Bondamanjak

Nèg kont nèg ou américain vs africain

Le Libéria, revient encore une fois à la case départ. Ellen Johnson Sirleaf, la présidente élue au terme du récent scrutin, est une fois encore issue de la prétendue élite des anciens esclaves américains, les "kongos". Elle prend ainsi la suite des Tubman, Tolbert, Taylor, après l'intermède de l'autochtone Samuel Doe. Un siècle et demi où les "afro-américains" sont restés l'élite, et ont toujours conduit ce pays, avec la certitude d'être supérieurs à ces "sauvages africains" et où Georges Weah, le candidat des "natives" a échoué. Il y aura de quoi réjouir les USA, qui considèrent toujours ce pays comme une de leur province peuplée d' Afro-américains, ce que ces derniers considèrent aussi. La nouvelle présidente est elle même diplomée de Harvard….. A 66 ans, elle a une longue carrière politique derrière elle. Elle a été ministre sous le président Tolbert, puis, lorsqu'il fut renversé par le coup d'état sanglant de Samuel K. Doe elle avait salué le rééquilibrage du pouvoir au profit des autochtones. Ce qui lui vaudra dêtre épargnée par les putchistes. Ensuite, lorsque le régime Doe sombrera dans la dictature tribale et la folie, elle soutiendra la guérilla de Charles Taylor dont elle se désolidarisera plus tard. Drôle de Libéria : neg kont nèg ou américain vs africain! Ce pays m'a toujours fasciné car il bouscule l'idée de communauté de "race", de diaspora… Troublant ce petit pays qui sort de 14 ans de guerre et où l'horrible question, le monstrueux choix "manches courtes ou manches longues" a été formulé pour la première fois. Pour mémoire, "manches courtes" et les deux bras du malheureux étaient coupés à hauteur de l'épaule. "Manches longues", c'était au niveau des poignets ou des avant-bras. Pourtant, dans l'histoire de l'Afrique, le Libéria est un pays pionnier. Premier état indépendant en 1847, mais aussi, première dictature de parti unique, première expérience d'apartheid entre nègres, première guerre civile d'après la guerre froide. Cette élection démocratique d'une femme à la magistrature suprême sur le continent constitue une première. Mais ça, c'est positif. El Che