Bondamanjak

Oui, Lance Armstrong, trichait,

L’USADA, l’agence anti-dopage des Etats-Unis vient de sortir un rapport édifiant qui démontre une organisation structurée du dopage au sein des différentes équipes dans lesquelles a couru Lance Armstrong, sous la direction de Johan Bruyneel. Ainsi,  non seulement la mobiwouj bénéficiait bien d’un carburant spécial, interdit, mais sans doute aussi de la bienveillance coupable de l’Union Cycliste Internationale (UCI). En effet, de lourdes interrogations pèsent sur le comportement de l’UCI et sur des complicités éventuelles. Parce que comment expliquer autrement, que Bruyneel, le directeur sportif de l’équipe, était au courant des contrôles anti dopage une heure avant et prévenait ses coursiers, comme l’ont avoué ceux qui ont accepté de témoigner et de raconter les pratiques dopantes de l’US Postal, Discovery Channel, Astana et Team Radio Shack.

Ainsi selon le nouvelobs.com, « un déballage retient particulièrement l’attention. Celui de George Hincapie, connu du peloton pour être le fidèle parmi les fidèles d’Armstrong qu’il a accompagné dans ses 7 victoires sur le Tour de France. C’est ce témoignage qui aurait incité Armstrong a jeté l’éponge en septembre dernier. Contrairement à Hamilton, Hincapie était l’un de ses amis intimes. Le New-Yorkais a reconnu que tous les coureurs de l’US Postal, dont lui-même, utilisaient de l’EPO, de la testostérone, des hormones humaines de croissance et de la cortisone », sans compter l’autotransfusion sanguine.

Bon, Armstrong le tricheur arrogant a été démasqué. Il va vraisemblablement être destitué de tous ses titres entre  1999 et 2010, sauf si, l‘UCI fidèle à elle-même continue de traîner des pieds. Pourtant l’USADA a souligné que « Les preuves montrent, sans le moindre doute, que l’US Postal a mis en place le programme de dopage le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace jamais vu dans le sort ».

On nous dit que le peloton est propre. Ça doit être vrai puisqu’on n’attrape plus grand monde sauf que déjà après l’Affaire Festina c’est ce qui se disait. Sauf qu’Armstrong et sa clique sont passés au travers des contrôles pendant 10 ans. Alors, un doute subsiste, un énorme doute. D’autant que, ce qui est surprenant et qui, quand même quand même interroge BMJ, c’est que les performances des cyclistes, lors du dernier Tour de France et les autres aussi d’ailleurs, sont identiques et même meilleures que celles de l’époque Pantani, Armstrong, Virenque, Ullrich. Et on nous dit que le dopage a disparu. De même, et même si on le supporte à mort, Ti-Blan,  meilleur grimpeur du Tour de France ? C’est bizarre.

Pas besoin d’être devin pour comprendre que même si les mobiwouj ont été démasquées, il y a sûrement un nouveau carburant spécial indétectable. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui, une nouvelle génération de coureur réalise des performances dignes d’une 3SP ou d’une 3LM montant le Morne Table.

Alors, sé siper, c’est super, comme dirait l’autre. Nous continuerons d’avoir des courses formidables avec des performances inouïes. Des types qui après avoir roulé à 60 km/h de moyenne pensant 6 heures vont arriver aux interviews frais et dispos, l’œil clair, l’haleine fraiche, le souffle reposé. The show must go on, et le peuple a son opium.

Pourtant, nous aimerions savoir. Couillon pour couillon, nous voulons être des couillons au courant. Ce que nous voulons savoir c’est ce qu’il y a derrière, ce qui n’est pas dit :

– pourquoi l’enquête fédérale du FBI a été arrêtée du jour au lendemain sans explication alors que les charges s’amoncelaient contre Armstrong ?

– pourquoi les performances des coureurs n’ont pas diminué s’il n’y a plus de carburant spécial ?

– comment Johan Bruyneel  pouvait-il être informé à l’avance des contrôles qui intéressaient son équipe ?

– qui a touché à l’UCI pour protéger Armstrong et sa bande ?

– qu’elle est la responsabilité de l’ASO, organisateur du Tour de France par rapport au régime de faveur dont disposait Armstrong sur le Tour (hélicoptère privé, motards, des CRS, pour ouvrir la route au véhicule qui le ramenait à son hôtel après les étapes, et deux heures avant les autres coursiers, …. ?

– qu’elle est celle des autres organisateurs de courses cyclistes ?

– comment a-t-il pu déjouer près de 500 contrôles ?