Bondamanjak

Paru Vendu…après Bordeaux Fort-de-France ?

 

Un diagnostic que partage une représentante syndicale d’Hebdoprint, jointe par Rue89 :

« Le groupe a raté le virage du Web. Le chiffre d’affaires de l’activité papier a petit à petit a diminué. Là dessus, la crise n’a pas arrangé les choses. Et les licenciements de l’année dernière n’ont pas du tout été suffisants.

Nos patrons se sont réveillés très tard : il y a eu un problème de vision à long terme. »

Pour Erwann Gaucher, journaliste-consultant, le constat est le même :

« Concernant les petites annonces, l’attitude des journaux gratuits et de la PQR en général a trop longtemps été hautaine, regardant de haut les nouveaux acteurs web, expliquant régulièrement qu’ils connaissaient trop bien le marché des petites annonces pour se le faire voler par de nouveaux arrivants. »

Internet chamboule totalement le marché des petites annonces. Sa locomotive ? Le Bon Coin, qui a littéralement dévoré le marché en quelques années. Sa recette : gratuité et proximité. Ses états de service, rappelés par Capital, sont impressionnants :

« 36 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2010, soit le double de 2009 et six fois plus qu’en 2008. Quand on sait que le site dégage une rentabilité de 50%, on comprend qu’il soit désormais valorisé à 400 millions d’euros. »

Les acteurs traditionnels ne les y ont pas suivi

Les sites de petites annonces sur le Web ont su chambouler le marché à leur avantage, comme l’explique Erwann Gaucher :

« Ils ont proposé des sites avec beaucoup plus d’annonces, une lisibilité accrue, un service simplifié et une base de gratuité. Autant d’atouts face auxquels la presse papier, avec ses coûts de fabrication énormes, ses effectifs très importants, ne peut pas rivaliser, faute d’avoir innové il y a cinq ou dix ans. »

Même le contexte de crise, habituellement porteur pour les petites annonces, ne parvient pas à inverser la tendance, selon Erwann Gaucher :

« La quotidiens régionaux sont potentiellement les prochains sur la liste. Les petites annonces sont une de leurs sources de revenus, et là non plus, il n’y a pas eu de réponse innovante ces dernières années permettant de voir l’avenir sereinement. »

 

Source :

http://www.rue89.com/rue89-eco/2011/11/01/depasse-par-internet-hersant-sacrifie-ses-petites-annonces-226108