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Plan de relance de l’économie ou loi de finances : le Gouvernement doit choisir !

En ce début d’année, Victorin Lurel ne lâche pas l’affaire. En pleine période de voeux…le député de Guadeloupe dit clairement ce qu’il veut pour les siens.

Alors que l’Assemblée
nationale débute demain l’examen du plan de relance de l’économie
et que la loi de finances pour 2009 vient d’être promulguée, Victorin
LUREL, député de la Guadeloupe et vice-président du groupe Socialiste
chargé de l’outre-mer appelle le gouvernement à choisir entre ces
deux textes aux effets totalement contradictoires.
 

En effet, comment
prétendre relancer l’économie dans l’outre-mer, notamment par
« l’accélération des programmes de constructions et des investissements
publics et privés »
quand la loi de finances pour 2009 « plombe »
au contraire de manière drastique et durable les capacités d’investissements
publics et privés, notamment outre-mer ?
 

Certes, Victorin
LUREL se réjouit que ce plan de relance vienne abonder de 85 millions
d’euros les crédits de la mission outre-mer (60 millions pour les
opérations d’ores et déjà engagées dans le cadre des contrats
de plan Etat-Régions et 25 millions pour le fonds exceptionnel d’investissement).
Cependant, il rappelle que « les insuffisances de crédits de paiement
au titre des différents dispositifs contractuels avec les collectivités
locales outre-mer s’élèvent à environ 80 millions d’euros
»
selon la commission des finances de l’Assemblée nationale
(rapport spécial sur le budget outre-mer 2009). Ainsi, les 60 millions
de crédits supplémentaires ne serviront qu’à payer une partie des
dettes de l’Etat aux collectivités d’outre-mer. Enfin, le fameux
fonds exceptionnel d’investissement n’est toujours pas juridiquement
créé, alors même que la plupart de ses crédits sont déjà fléchés
à la suite du conflit avec les pétroliers dans les DFA.
 

Ce plan aura
donc d’autant moins d’incidences outre-mer que les attaques gouvernementales
contenues dans la loi de finances produiront, dans le même temps, leur
plein effet :

 

Dans un contexte
économique morose, dans les outremers comme dans l’Hexagone, l’Etat
s’est privé hier par la loi de finances des moyens d’une politique
volontariste de relance qu’il prétend promouvoir aujourd’hui. Malheureusement,
le gouvernement contribuera par ces décisions financières à assécher
le financement des investissements outre-mer que ni l’Etat,
en faillite, ni l’Union européenne, dont les crédits sont
désormais « fléchés » sur l’économie de la connaissance, ni
les banques
, frileuses, ne peuvent relancer.

Alors que l’effet
de levier de ce plan de relance sur 30 milliards d’euros de PIB outre-mer
s’avèrera nul, seule la suspension des  mesures  gouvernementales
défavorables aux outre-mer contenues dans la loi de finances permettrait
de limiter l’effet  de la crise dans ces territoires.