Bondamanjak

Point de vue : « Oui, il fallait lire la liste des victimes ».

La rumeur, l'inquiétude ambiante, l'empathie, la pression de la foule, le besoin subconscient des familles à apprendre officiellement la nouvelle et à se confronter à la dure réalité, sont autant d'éléments qui, de mon point de vue, expliquent la lecture à haute voix de cette liste. Il est facile après coup de critiquer les élus d'avoir pris cette décision courageuse, nous qui nous plaignons régulièrement du manque d'audace et de prise de responsabilité de ces derniers… L'affichage de la liste eut été un acte d'information terriblement froid (mi lim, liy !) , qui dans le contexte dramatique que l'on connait (il ne s'agit pas de résultats du bac) , aurait été perçu et interprété comme un manque de respect et de compassion des élus à l'égard des familles. Un bémol cependant, il fallait assumer également la stridence et la violence des réactions émotionnelles suscitées par cette annonce à la criée. Or, dès les 2 ou 3 premiers cris de douleur et de révolte, le député interrompt sa lecture pour appeller l'assistance à plus de "dignité". Cette dignité étant le prix à payer pour avoir l'intégralité de l'information. Le chantage est implicite, subtil, mais réel. Les gens taisent ou étoufent autant qu'ils le peuvent leur déchirement, au risque d'imploser, alors que dans pareille situation, il faut précisément extérioriser voire exorciser la souffrance. Par conséquent , je dis OUI à la lecture (principe d'action), mais NON à la censure des émotions qui s'expriment (principe de réaction). La lecture du 16 août dernier était un parfait acte de communication avec un émetteur qui délivre un message à un récepteur, lequel récepteur réagit à ce message. Dans tout acte de communication, il y a une prise de risque, tout comme la vie, l'amour et … les voyages aériens. Solidairement, David Govindin, Fort de France.