Bondamanjak

Point de vue : « Quand les aveugles parlent aux sourds »…

« Dans un papier précédent traitant des désordres en cours dans les Antilles françaises, j’ai limité à dessein mon approche aux thématiques agricole et foncière. Mais la presse couvre les nouveaux développements de la crise, non sans s’égarer encore. Une sorte de pitié mielleuse s’insinue de surcroît. Le quotidien La Croix du 16 février 2009 commet cette double faute qui s’explique sans doute par un travers bien connu : raconter une histoire. Antoine Fouchet et Jean-Marc Pulvar – sans probablement s’en rendre compte – semblent s’adresser d’un côté à des aveugles, et de l’autre à des sourds ; au sens figuré du terme. Les premiers lisent leur journal confortablement installés dans leur canapé en métropole, les seconds de plus en plus inquiets de la tournure des événements, jamais très loin de la mer Caraïbe… Reprenons.
Faut-il rappeler d’abord que la Guadeloupe et la Martinique sont des morceaux de France ? Les commentateurs se heurtent à cette réalité, semblant la connaître. L’omettant, ils finissent par la gommer. L’article de La Croix en forme de questions – réponses l’illustre à plusieurs reprises, à commencer par le problème de la propriété foncière, qui lie le présent papier au précédent. « L’esprit colonial est-il toujours présent ? [Cette question contournée fait penser à une assemblée d’occultistes cherchant autour d’une table espiègle à rameuter les mânes de Victor Hugo ou de Napoléon. Passons.] Il a pris des formes plus subtiles qu’autrefois. Les békés (descendants de colons), qui représentent 1 % de la population, maîtrisent ainsi en Martinique 40 % de l’économie et 52 % des terres agricoles. » »
la suite de cette intéressante analyse sur le blog de l’auteur