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Pollution à la dioxine d’un incinérateur, une communauté d’agglomération mise en examen

 

 

Voilà une information qui même si elle ne concerne pas la Martinique en dit long sur les incinérateurs…

Une communauté d'agglomération de la région parisienne a été récemment mise en examen, après une pollution à la dioxine provenant d'un incinérateur, pour ne pas avoir respecté la réglementation sur les installations classées, a annoncé vendredi une source judiciaire.L'agglomération de Melun Val-de-Seine a été mise en examen le 8 septembre 2008  pour "infraction à la législation sur les installations classées" et "mise en danger de la vie d'autrui" par la juge Anne-Marie Bellot du pôle santé publique du tribunal de Paris.

La magistrate instruit des plaintes déposées en 2003 et 2004 par la commune de Maincy, voisine de l'incinérateur et par l'Association des victimes de l'incinération et de leur environnement (Avie). Une centaine de riverains ont également saisi la justice.

"Nous nous réjouissons de cette mise en examen même s'il a fallu cinq ans pour y arriver", a déclaré à l'AFP Me Corinne Lepage, avocate de la commune, en déplorant "qu'aucune personne physique, dont les responsables de l'usine, ne soit poursuivie dans ce dossier".

Mis en service en 1974, l'incinérateur d'ordure ménagères de Vaux-le-Pénil a dû fermer en juin 2002 à la suite de relevés faisant état de rejets dans l'air de dioxines supérieurs aux normes.

Dès 1999, des travaux de mise aux normes de l'usine avaient été ordonnés par la préfecture de Melun (Seine-et-Marne). Faute de résultat, le 5 septembre 2001, le préfet avait donné six mois au syndicat intercommunal de l'agglomération pour respecter les normes sans obtenir gain de cause. Il avait alors ordonné la fermeture de l'usine.

La justice reproche au syndicat d'agglomération, gestionnaire de l'usine, de ne pas avoir réagi aux demandes de la préfecture alors que des analyses faisaient état de rejets de dioxine plus de 2.000 fois supérieurs à la norme.

Le 12 décembre 2002, le maire de Maincy, Pascale Coffinet, avait interdit la consommation des oeufs pondus sur le territoire communal et la préfecture demandé à la population de bien laver les légumes, provoquant l'inquiétude puis la colère des riverains.

Des médecins de Maincy ont signalé dès 2002 des cas suspects de cancers. L'Institut de veille sanitaire (Invs) et l'Agence française de sécurité des aliments (Afsa) ont mené en 2005 une enquête sur les sites des incinérateurs sans trancher sur les conséquences sanitaires dans le cas de l'usine de Vaux-le-Pénil.

"La terre est polluée pour des dizaines d'années. Huit communes riveraines sont considérées comme polluées par la préfecture", dénonce Mme Coffinet, en expliquant que la consommation de produits locaux est toujours déconseillée.