Bondamanjak

Pourquoi la France n’est (presque) plus une démocratie…

Une démocratie doit avoir des médias libres, un journalisme qui s’exerce en toute liberté. Là encore, on sélectionne les « politiquement corrects » qui vont dans la « droite » ligne de la pensée du média en question. Résultat personne ne remet en question le pouvoir en place, parce que la collusion entre pouvoir et médias est malheureusement avérée. Au point que l’information rime trop souvent avec désinformation et parfois on peut aller jusqu’à la manipulation et être saisi d’effroi par le sentiment de censure !

Une démocratie est un régime politique où la justice est indépendante ; Quand un chef d’état et un gouvernement peuvent modifier les règles du fonctionnement judiciaire, que dire de l’indépendance de la justice ? Que dire d’un pouvoir judiciaire qui est menacé par le pouvoir exécutif ? La remise en question des juges d’instruction en dit long sur la démocratie française. Que dire d’une justice qui sert les intérêts d’un groupe et qui est modifiée dans le but précisément ne pas pouvoir « nuire » à ce groupe, même lorsqu’il aurait commis des crimes et délits?
Que dire d’une démocratie qui veut mettre en place une éducation qui suit les règles du marché et de l’entreprise ? Que dire d’une démocratie qui méprise ses chercheurs ? Que dire d’une démocratie qui veut assujettir les chercheurs aux lois du marché ? Que dire des enseignements qui ne seront pas jugés « rentables » , tiens, précisément ceux qui forment des intellectuels capables de remettre en question les manigances du pouvoir en place ?

Une démocratie est un gouvernement où le peuple peut manifester son désaccord par des actes sociaux comme la grève, les manifestations, les pétitions. Aujourd’hui les grèves sont passées sous silence ou minimisées par le gouvernement en place, les grèves sont considérées de haut. On prononce des phrases comme « la rue ne gouverne pas » sans sentir que l’on méprise le peuple même qui contribue à porter cette élite au pouvoir. Là encore les médias sont complices dans leur présentation des faits, on dénigre, minimise, met en parallèle événement et faux événements. On préfère présenter les vaches et les cochons du salon de l’agriculture au lieu de faire une page spéciale sur les événements en Martinique et en Guadeloupe qui ont mis pendant plus d’un mois les deux îles à la frontière de la rébellion.
Une démocratie fonctionne avec des acteurs sociaux comme les syndicats, qui sont censés défendre les intérêts des travailleurs d’un secteur particulier. Certains syndicats fonctionnement anormalement mal, comme les syndicats des enseignants par exemple, qui oublient de mener de vrais combats dans l’intérêt des travailleurs, comment ne pas songer à la corruption de nos syndicats ? Certaines affaires ont révélé que les syndicats sont parfois payés pour adopter certaines stratégies.

Une démocratie est un régime qui a pour valeur le bien collectif, que l’on appelle « l’intérêt général ». En France, on œuvre actuellement pour des intérêts particuliers (les industriels, les banquiers, les grandes fortunes). On perd totalement de vue l’intérêt collectif. Les élus oublient -car ils font partie de cette bourgeoisie qui profite des avantages du pouvoir- qu’ils doivent défendre cet intérêt « collectif ». Ils oublient cela même pour lequel ils ont été érigé dans les sphères du pouvoir, et oublient aussi, malheureusement qu’ils ont été mandatés, mais que c’est le peuple qui est souverain.
La démocratie en France est un spectre qui n’a de réalité que son existence dans les textes constitutionnels, mais dans la réalité la vraie démocratie, celle de la séparation des pouvoirs rêvée par Montesquieu, celle de la liberté d’expression, de réunion, de manifestation, celle où les représentants du peuple représentent réellement le peuple, celle du respect de l’autre, de son altérité, elle s’éloigne et est sacrifiée aux lois de l’argent sans conscience, sans éthique, sans humanité, sans projet social global. On se croirait presque sous la troisième république.

Mais cette démocratie là n’a-t-elle jamais existé ? La révolution française était-elle une vraie révolution ? N’est-on pas passé du joug de l’aristocratie au joug de la bourgeoisie ?
Le peuple n’a peut-être en réalité jamais été en contact que de fragrances de pouvoir. On lui laisse humer les senteurs démocratiques… mais est-ce véritablement cela, la démocratie ?

A vous de voir,

ML Mouriesse.