Bondamanjak

« Je suis pas raciste mais j’aime pas les arabes… »

A l'audience, il assure à la présidente Sophie Thomann qu'il ne regrette rien. Et d'égrener ses "convictions": "ils (les Arabes) ne font rien, ils ne travaillent pas! A Paris, la délinquance, c'est eux et l'Afrique noire! En France, personne ne les aime, même pas les Français!".

Se défendant malgré tout d'être "raciste", il assure aimer "les Juifs, les Espagnols, les Italiens…", avant d'ajouter: "Mais les Arabes, non!". La comparution terminée, la présidente ordonne au prévenu de regagner sa place. Tournant les talons, il se dirige vers la porte, à la surprise de Mme Thomann: "Vous devez rester dans la salle!". "Non, non je vais attendre dehors", lance-t-il, avant de marmonner: "de toute façon, je vais partir de France dès que j'ai mon passeport"…Absent à la lecture du jugement, il écope de deux mois de prison ferme. Un autre prévenu comparaît à la suite d'une altercation survenue lors d'une rencontre de football entre le club strasbourgeois de l'AS Menora et l'équipe bas-rhinoise de Bergbieten en octobre 2005. A l'origine, une banale histoire de place non payée. L'affaire dérape quand le prévenu qualifie l'AS Menora de "club des juifs" avant de lancer: "le temps d'Hitler est passé, on va le faire revenir".

A la barre, il tente laborieusement de s'expliquer: "ils n'ont pas payé au match aller, alors pourquoi j'aurais payé ce jour-là?".  "Selon vous, parler d'Hitler dans les circonstances où vous l'avez fait, c'est raciste?", questionne la présidente. Main devant la bouche, le prévenutriture sa moustache et peine à trouver une réponse, avant de lâcher, d'une voix tremblante: "Je l'ai dit oui… Je m'excuse que j'ai dit ça…" (sic). Le prévenu "sait qu'en parlant d'Hitler, il blesse gravement", souligne Me Raphaël Nisand, l'avocat des parties civiles, estimant que ces propos évoquent le cliché du "juif radin: on paye et pas eux". "Ces paroles sont extrêmement graves", renchérit le procureur Brice Raymondeau-Castanet, soulignant qu'elles renvoient "très clairement à la provocation, à la haine et à la discrimination contre les juifs".  "Il n'a pas les capacités intellectuelles pour juger" les conséquences de ses paroles, avance Me Eric Amiet, avocat du prévenu, s'employant à brosser le portrait d'une personne "simple, à l'intelligence limitée". Le prévenu est condamné à deux mois de prison avec sursis. Dans une autre affaire, deux prévenus d'origine maghrébine, absents à l'audience, ont insulté le vigile d'un supermarché de Bischheim (Bas-Rhin), le traitant notamment de "sale noir" et le menaçant de mort. Ils ont écopé dequatre mois de prison ferme.

source/Damien STROKA