Bondamanjak

QUAND L’IFSI FAIT LE JACQUES ET NIE COLSON

A quoi sert l' IFSI, l'Institut de Formation en Soin Infirmier ? Vous avez remarqué que la profession d'infirmière en Martinique subit un processus de blanchiment constant malgré la présence chez nous de ce centre de formation. De plus en plus d'infirmiers et d'infirmières viennent de l'hexagone : à l'hopital de Colson seulement, plus d'une vingtaine ont été embauchés en moins de deux ans ne parlant nullement le créole avec une population de malades mentaux n'utilisant que cette langue. Cet Institut de formation qui n'a pas connu la sérénité ces dernières années puisque l'organisme de tutelle, la DSDS a remercié poliment et diplomatiquement la directrice, pour absence de résultat. Cette année après une sélection portant sur près de 1000 candidatures, moins d'une centaine a été retenue pour suivre la formation, mais déjà se manifeste, à l'issu des premiers contrôles, des absences de moyennes dramatiques, plus de 50% des élèves, laissant augurer encore un taux d'échec catastrophique en fin de première année. les premiers contrôles en 2 ème année sont encore pire (une moyenne sur trente élèves). Il faut savoir que moins de 50 % des élèves avait accédé à cette deuxième année. On est en droit de se demander ce qui ne tourne pas rond dans cet IFSI, alors qu'il a vocation à former ceux qui doivent nous soigner demain. Il serait bon que dans un pays où il y a tant de chômeurs, que nous ne devrions pas faire venir outre des métropolitains, des infirmières polonaises ou espagnoles. L'acte de soigner comprend une dimension relationnelle, aussi importante que l'aspect technique et la proximité culturelle, entre soignants et soignés, est une réalité incontournable. On est en droit de se demander si les monitrices, toutes antillaises, de cet institut ont bien compris les enjeux. Leur rôle est avant tout de former des compatriotes, mais non pas d'asseoir un pouvoir donné par leur statut. Une fois de plus nous risquons encore de nous rater nous mêmes. Il serait temps que l'organisme de tutelle se penche sur le problème, car il en va de l'avenir des soins dans notre pays. On ne peut pas croire que les jeunes sélectionnés par ces mêmes monitrices après un entretien pointu et très sélectif ne soient ceux qu'il fallait retenir. Donc le problème ne peut dès lors être qu'au niveau même de la formation dispensée par cette IFSI. D'après des jeunes étudiants de cet institut, des points importants sont à revoir avec l'organisme de tutelle : – absence de relation éducative vraie entre étudiant et formateur, – cours assurés par des médecins auxquels ne participent pas des monitrices qui corrigent pourtant les devoirs, – sensation ressentie par les étudiants d'un parti pris de les casser plus que de les accompagner et les motiver, – impression d'une difficulté de maîtrise de son sujet par la nouvelle direction. C'est bien beau d'avoir de merveilleux outils qui font notre fierté, mais encore doivent-ils servir à quelque chose. L'objectif premier ne doit pas être occulté : nous prendre en charge pour servir notre peuple.