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Quand Sarkozy refait le match et les sifflets bretons…

Hier, la finale de la Coupe de France de football a connu un avant-match agité dans les vestiaires de la République. Dans le rôle principal: Nicolas Sarkozy. Annoncé absent du Stade de France, le Président a finalement assisté au match après avoir soulevé, dans la journée, l’incompréhension de nombreux Bretons.

«Le week-end est extrêmement chargé puisque vendredi j’étais (…) dans le Var. Dimanche, je pars en Allemagne pour un meeting en vue des élections européennes avec la chancelière Angela Merkel. (…) Mais j’ai considéré que la Coupe de France… D’abord, je suis passionné de football. Cette Coupe de France est un événement en Bretagne. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir le Stade de France, c’est magnifique, c’est toute la Bretagne qui se réjouit. C’était important pour moi d’être là.»

Sarkozy mal engagé dans la finale bretonne

20h35, hier soir. A quelques instants du coup d’envoi du match Rennes-Guingamp, Nicolas Sarkozy s’exprime ainsi sur France 2 dans un direct de dernière minute. Dans la foulée, le protocole de présentation des équipes se passe, sans lui, sur la pelouse. La Fédération Française de Football a insisté mais non… La Marseillaise se lance. Peu voire pas de sifflets audibles derrière une sono surboostée et une envie indéniable des supporters en rouge et noir de faire la fête. Une heure avant, le public breton a eu son hymne, le Bro gozh ma zadou. Ça aide. En cinq minutes télévisées, le chef de l’Etat tente de récupérer là une finale 100% bretonne bien mal engagée pour lui. Tout commence la veille. L’Elysée confirme vendredi soir une information qui avait filtrée: le chef de l’Etat serait absent du Stade de France pour la finale Rennes-Guingamp. Un fait rarissime depuis que cette tradition avait été inaugurée, en 1927, par Gaston Doumergue.

Une «faute politique» qui fait du bruit

Motif? Nicolas Sarkozy a présidé vendredi à Sainte-Maxime (Var) les cérémonies de commémoration de la Victoire du 8mai 1945 avant de se rendre pour la fin de semaine dans la propriété de la famille de son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, au cap Nègre (Var). Ses ministres, Roselyne Bachelot et Bernard Laporte, ont donc été désignés pour suppléer ce forfait du président. René Pérez, pointe «la faute politique» que constituerait l’absence du chef de l’Etat à cette finale breto-bretonne. Les radios et télés nationales en font un large écho. Le buzz monte. «Les cafés et commerces du Braden à Quimper ne parlent que de ça», témoigne une lectrice vers 15h. D’autres appels à notre siège confirment que les Bretons ne comprennent pas l’absence annoncée de Nicolas Sarkozy à «leur» finale. «Je trouve lamentable qu’il ne soit pas là», râle cette autre lectrice. Sur le net, les blogueurs bretons disent aussi leur incompréhension.

Marylise Lebranchu monte au créneau

A 17h30, la socialiste Marylise Lebranchu, députée et première vice-présidente du Conseil régional, y va de son mot d’humeur: «Est-ce que Nicolas Sarkozy a peur de se faire siffler parce qu’il avait été désagréable à l’égard de la Bretagne durant la campagne présidentielle?». Alors que l’on se dirige vers une finale au protocole plus qu’incertain, à 18h, l’entourage du président informe via une dépêche: «Nicolas Sarkozy assistera (…) à la finale». Plusieurs ministres ou secrétaires d’État inattendus lui ont emboîté le pas: Rachida Dati, Eric Besson ou encore Bruno Le Maire qui apparaît d’ailleurs aussi en direct télévisé à la mi-temps. Il lance: «Les Bretons sont formidables». Oui, oui. D’ailleurs, ils tiennent la Coupe de France.

PB