Bondamanjak

« Quand tu partiras, tu me feras une bonne pipe hein ? »

…Nous sommes plusieurs femmes qui travaillons à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans des ministères et collectivités territoriales.
Nous sommes collaboratrices d’élus ou exerçons différents métiers dans le monde politique. Nous sommes dans l’ombre et nous tenons à le rester.

Le sexisme est une donnée de notre quotidien professionnel

Suite à l’”affaire Baupin”, nous avons ressenti que la parole s’est un peu libérée entre les femmes, mais que ce mouvement s’est aussi accompagné d’une réaction étonnante : les blagues sexistes se sont elles aussi libérées à cette occasion. De façon générale, le sexisme est resté soit un sujet de plaisanterie, soit un sujet tabou.

Beaucoup de gens, femmes comme hommes, continuent d’omettre ou de nier que c’est une ambiance sexiste que nous vivons au quotidien, constituée de blagues lourdes, de regards suggestifs, de gestes déplacés. Cette ambiance, nous pensons qu’elle constitue le terreau sur lequel peut prospérer ensuite le harcèlement voire les agressions sexuelles.

Suite à ça, nous nous sommes dit qu’il faudrait lancer une initiative qui montrerait le caractère massif et quotidien du sexisme dans le milieu politique, toutes tendances politiques confondues.

Nous pensons qu’il y a quelques spécificités au sexisme dans le milieu politique

La forte hiérarchie existant entre élus et collaborateurs – et donc a fortiori entre élus et collaboratrices, doublée de la faible part de femmes élues (moins de 30% de femmes députées) crée des situations nettement différentes des autres mondes professionnels.

Le sentiment d’impunité : aujourd’hui, aucune pression ne pèse sur les partis. Il n’y a aucune conséquence à être auteur de harcèlement ou de violences sexuelles, puisqu’aucune sanction ne garantit ni de perdre sa fonction d’élu ni d’être ensuite inéligible, malgré les récentes tentatives de député-e-s dans la loi égalité-citoyenneté.

Le devoir d’exemplarité des élus impliquerait pourtant que tout soit fait pour qu’un climat serein et respectueux de chacune et chacun soit la règle.

Les collaborateurs et collaboratrices ne bénéficient souvent pas de conventions collectives de branche les protégeant (même si les choses commencent à bouger). S’il est déjà extrêmement difficile pour une femme de dénoncer les violences qu’elle subit au quotidien de peur de perdre son emploi…

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