Bondamanjak

QUEL AVENIR POUR LA FORMATION DES ENSEIGNANTS EN MARTINIQUE ET AUX ANTILLES-GUYANE ?

Un professeur n'est pas seulement un transmetteur de savoirs mais il doit bénéficier d'un enseignement en phase avec les nombreuses recherches en pédagogie et en didactique. Il est donc absolument nécessaire que les enseignants bénéficient d'une formation professionnelle qui les prépare à exercer leur métier.

Les IUFM permettent d'aborder en formation professionnelle des questions transversales au système éducatif comme par exemple, la liaison CM2/6ème, collège/lycée, l'interdisciplinarité, les relations parents/enseignants…

Il ne faut donc pas liquider la formation professionnelle dispensée au sein des IUFM, au profit d'une formation strictement académique et disciplinaire, car l’atout des IUFM repose sur une formation à la fois académique et disciplinaire mais aussi ancrée dans la pratique du métier d’enseignant. C’est ce capital d’expérience qu’apportent les IUFM de Guadeloupe, Guyane et Martinique à l’Université des Antilles et de la Guyane. 

5) Que devient le référentiel de compétences de la formation des enseignants établi par le Haut Conseil de l’Education (HCE) à la demande du ministère en fin 2006 ? 

Les annonces officielles sont muettes sur le sujet, quoique personne ne parle de les abandonner. Un important travail a été réalisé dans les IUFM pour répondre à une évaluation par compétences des enseignants. Sur le terrain, les corps d’inspection, les conseillers pédagogiques, les maîtres-formateurs ont apprécié ce dispositif. Va-t-il être abandonné ? 
 

6) Quel sort sera-t-il fait des IUFM que l’on semble vouloir enterrer, même si cela n’est dit nulle part de manière explicite ?  

L’UAG (Université des Antilles et de la Guyane)  va à brève ou moyenne échéance intégrer les 3 IUFM en tant que composantes universitaires. La logique  serait de les utiliser de manière optimale. Les  3 IUFM, au sein de l’université, ont un rôle irremplaçable à jouer dans la formation des enseignants Il existe dans nos IUFM un savoir-faire en matière de formation dont notre université ne pourra pas se passer ni à court ni voire à long terme. Il faut apprécier à leur juste valeur les bons résultats enregistrés  aux Antilles et en Guyane dans un contexte de réduction des postes mis aux concours qui ont permis d’avoir un plus grand nombre d’enseignants qualifiés devant les élèves. Cette année encore, alors que nous n’en sommes qu’aux résultats d’admissibilité, nos étudiants ont largement augmenté le nombre des sélectionnés pour les épreuves orales. Au final, la moisson sera bonne et meilleure que les années précédentes

Concrètement, l’UAG qui est appelée à intégrer les  3 IUFM doit continuer à travailler et à amplifier sa collaboration avec les personnels des IUFM sur la définition de nouvelles formations, de nouvelles maquettes, de nouveaux parcours professionnels des métiers de l’enseignement et les masters y afférant .C’est cette expérimentation sur la base de collaboration, de mutualisation de moyens, d’échanges de services, qui permettra d’offrir une insertion professionnelle réussie à ceux qui choisiront le métier d’enseignant. D’ailleurs le communiqué du 5 juin de la commission permanente de la conférence des présidents d’université (CPU) devient un point d’appui intéressant lorsqu’il déclare : « En intégrant les IUFM à la demande du gouvernement, les universités n’avaient pas l’intention de les dissoudre mais de contribuer à une amélioration de la formation des enseignants : l’évolution des composantes internes des universités, leurs fonctions et leurs modes de coopération entre elles relèvent de la responsabilité des universités autonomes » 
 

 

Gilbert PAGO

Directeur de l’IUFM de Martinique