Bondamanjak

Quelques Nouvelles d’Haïti

En tout cas, le président Préval a officiellement fait objection à la publication de cette loi, proposant à son tour un salaire minimum de 125 gourdes. En réaction les étudiants ont annoncé qu’ils poursuivraient leur mouvement pour forcer l’Exécutif à accepter de fixer le salaire minimum à 200 gourdes.

Cette situation d’agitation sociale risque d’affecter la tenue le 21 juin du deuxième tour des élections sénatoriales partielles pour renouveler 12 sièges du sénat composé de 30 membres.

Haiti-France : Rapatriements massifs d’Haitiens de France en perspective

Selon Migrants outre-mer (Mom), est un collectif de 13 associations françaises engagées dans la défense des droits des migrants dans les territoires et départements d’outre-mer, un accord de réadmission vers Haïti de migrants haïtiens résidant en France en situation irrégulière est en cours de négociation entre les deux gouvernements.

La signature d’un tel accord aura des conséquences dramatiques tant pour les Haïtiens résidant en France sans titre de séjour (dont le renvoi vers Haïti sera facilité et accéléré) que pour leurs parents recevant en Haïti les transferts d’argent.

L’Italie et l’Espagne ont déjà passé des accords de ce type avec la Libye, la Tunisie et l’Egypte (pour l’Italie) et avec des pays de l’Afrique subsaharienne (pour l’Espagne dans le cadre de son « plan Afrique »). Sur cette base, des renvois massifs ont été opérés dans des conditions dénoncées par des ONG de défense des droits de l’homme et des réseaux associatifs comme Migreurop.

En 2007, la France a reconduit à la frontière plus de 50.000 migrants. La moitié de ces expulsions a eu lieu à partir des départements et territoires d’outre-mer. Or, les Haïtiens résidant en France sont principalement établis en Guyane, en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Martin. Sur le million d’habitants des départements français d’Amérique (DFA), 38% des étrangers en situation régulière sont Haïtiens et les sans-papiers sont évalués à 57 000 personnes. A défaut de chiffres exacts, on peut évaluer à 21 000 au moins les Haïtiens en situation irrégulière dans les DFA. Toujours en 2007, 67% des individus expulsés de Guadeloupe étaient de nationalité haïtienne.

Aussi, la signature entre la France et Haïti d’un accord de réadmission ne peut qu’accroître davantage le nombre d’Haïtiens expulsés, rendant plus difficile la vie de leurs familles tant dans les DAF qu’en Haïti.

Avec AlterPresse