Bondamanjak

Qui veut tuer la SOCOPMA ?

                            – La politique commerciale

                            – Le management des équipes

                            – La politique d’investissement

                            – La gestion administrative

                            – La coordination avec les financeurs publiques

                            – La coordination avec les producteurs adhérents de la coopérative

 

Suite à la démission du Directeur Général en 2005, les cadres de l’entreprise ont fonctionné au sein d’un comité de direction où leur apport a permis de maintenir l’équilibre financier de SOCOPMA et des filiales (SOCOPGEL : surgélation des légumes et SOCOPMA DISTRIBUTION : commercialisation de fruits et légumes frais) et de développer la structure en 2006 et 2007.

A partir de janvier 2008, à l’arrivée du nouveau Directeur Général, la situation se dégrade rapidement car celui-ci applique sans discernement la politique du conseil d’administration. Cette politique aura pour conséquence des pertes annuelles successives mettant en péril la continuité d’exploitation du Groupe et le départ de cadres continuellement harcelés. Ce nouveau Directeur Général a été licencié en décembre 2009. Dès lors, le management a été assuré de façon exclusive par le conseil d’administration, moins présent dans l’entreprise.

Ce qui a entrainé :

                            –  Une désorganisation commerciale et administrative progressive avec                             notamment une perte de compétence dans la réalisation des dossiers                             de demande de subvention

                            – Une dégradation de la communication avec les producteurs

                            – Une absence totale d’investissement de renouvellement, avec pour                                conséquence, des surcoûts importants

                            – Des investissements inappropriés aux besoins de l’entreprise

                            – Une modification de la gestion de SOCOPGEL avec une politique de                             stock de produits finis à zéro préjudiciable à la tenue du marché                                           (ruptures).

                            – Une limitation volontaire de l’importation qui a provoqué des ruptures                             de stock et perturber l’équilibre économique.

 

Ce revirement de politique a entrainé une perte de productivité de SOCOPMA, une détérioration progressive de l’outil de production et au final des tensions de trésorerie qui ont conduit le Conseil d’administration  à différer les règlements aux producteurs. Ces derniers, n’étant plus payés dans des délais raisonnables, ont perdu confiance dans leur coopérative et ne livrent plus leur production.

Ce sont uniquement les raisons évoquées précédemment  qui expliquent donc la perte d’activité de SOCOPMA, l’état de cessation de paiement validé par la mise en redressement judiciaire par le TGI le 28 février 2012. Les aléas climatiques et le non paiement par les collectivités ne suffisent pas à justifier la dégradation financière comme le prétend le président du conseil d’administration.

Rappelons, que le comité d’entreprise qui a déclenché son droit d’alerte dès 2009 et mandaté un expert comptable, dans le cadre de ses prérogatives, ainsi que de nombreux producteurs adhérents, ont alerté les administrateurs sur les dérives administratives, organisationnelles et de gestion, qui conduisaient la coopérative et ses filiales de distribution et de transformation dans une impasse.

Le Conseil Régional, le Conseil général, les administrations (DAAF, ODEADOM), ainsi que les instances judiciaires ont été destinataires de nos alertes sur l’état de la coopérative et l’immobilisme de son conseil d’administration.

Depuis le 28 février 2012, il y a eu de nombreuses audiences au TGI de Fort de France :

      Le 20 mars 2012 (point sur la situation depuis la mise sous administration judiciaire)

      Le 29 mai 2012 (information du tribunal par l’administrateur judiciaire d’un appel à partenaires ou repreneurs, avec une date de remise des offres arrêtée au 05 juin 2012).

      Le 19 juin 2012 (point sur les offres reçues par le TGI)

      Le 17 juillet 2012 (remise par l’administrateur judiciaire au TGI d’une proposition de plan de continuation élaboré par le Conseil d’Administration de SOCOPMA) qui prévoit un plan social drastique.

      La prochaine audience aura lieu le mardi 18 septembre à 14 heures au TGI.

 

Evolution de la situation de l’entreprise depuis l’audience du 17 juillet 2012 :

En ce qui concerne la gestion des licenciements, nous constatons une non concordance entre la liste des postes à supprimer figurant sur la note d’information et de consultation du CE et les ordonnances du tribunal signées en date du 19 juillet 2012 par le tribunal.

      Plan social qui se traduit par le licenciement de 28 salariés depuis le 27 juillet 2012 (soit 50 % des effectifs soit 4 500 à l’échelle de la France).

      Tous les chauffeurs ont été licenciés ; la distribution des marchandises a été sérieusement perturbée. Pour exemple, SOCOPGEL n’a pu livrer les légumes surgelés pendant plus de deux semaines.

      Amplification de la baisse d’activité dans tous les secteurs du groupe et dysfonctionnements liés à la désorganisation des services. Pour exemple, la production de SOCOPGEL  a reculé de 13 années.

      Carences administratives dans la gestion courante de l’entreprise, mais plus grave, les salariés licenciés n’ont reçu à ce jour ni solde de tout compte, ni certificat de travail. Le salaire du mois d’août n’a toujours pas été versé.

      A ce jour, le conseil d’Administration de SOCOPMA n’a ni informé, ni  consulté le Comité d’Entreprise et le CHSCT sur le plan de continuation.

 

Ce n’est pas simplement d’irresponsabilité qu’il s’agit ici. Il y a volonté délibérée de laisser la situation se dégrader afin de conduire à la liquidation totale de la structure actuelle.

Au bout du compte, on prépare, inéluctablement, la cession totale du groupe au profit d’opérateurs qui ne seront certainement pas les producteurs ! Cette manœuvre, si elle n’est pas déjouée, conduirait à la désagrégation du secteur coopératif, à la disparition des petits producteurs dans le secteur de la diversification, à des pertes d’emplois supplémentaires pour de nombreux salariés dans le groupe SOCOPMA, mais aussi dans les exploitations agricoles.

 

Le Lamentin le 13 septembre 2012

Centrale Syndicale UGTM