Bondamanjak

Rama YADE « Je ne suis pas descendante d’esclaves » (Livre Noirs de France)

Néanmoins, une différence de taille demeure entre les Français d’origine africaine et les Français d’outre mer : contrairement à ces derniers, les premiers ne sont pas descendants d’esclaves. Et moi non plus; je ne porte le nom d’aucun maitre, ni Durand, ni Dupond. 

Conformément au culte lignager des ancêtres encore très fort dans la culture africaine, mes parents m’ont donné le prénom d’une grand-mère qui elle même le tenait d’une autre aïeule. Mon nom est le produit d’une histoire, d’une filiation incontestable qui a pour terre exclusive le Sénégal. 

C’est sans doute la raison pour laquelle, à quelques exceptions près, les Afro-Français sont restés pudiquement en retrait sur la question de la mémoire, avec le souci de laisser s’exprimer les gens plus directement concernés. Sur ses douze membres, le Comité pour la mémoire de l’esclavage ne compte d’ailleurs qu’une seule personnalité d’origine africaine. 

Extrait du livre Noirs de France, chapitre 7 : L’Esclavage, comment tourner la page ?
Édition Calmann-lévy