Bondamanjak

Réponse d’Harry Durimel à Victorin Lurel

Quant à nous Caraïbe Ecologie – Les Verts, qui nous sommes alliés au PS sur la liste «Tous pour la Guadeloupe », sur le fondement d’un programme tendant à faire de la Guadeloupe, la «1ère éco-région de la Caraïbe » nous vivons cette déclaration tonitruante comme un insupportable affront, voire même une attaque frontale.  

Je vous livre ci-après la déclaration que j’ai faite instinctivement lorsque la Présidente de Région m’a donné la Parole pour présenter le projet du Schéma régional éolien élaboré par la Commission Energie que je préside:    

                                                                                           

«Il m’est impossible de prendre la parole pour présenter un document qui touche à un pan essentiel du développement durable. Développement durable qui a été promis aux Guadeloupéens puisqu’on s’est engagé à faire de la Guadeloupe la 1ère Eco-Région de la Caraïbe.

J’ai du respect pour les institutions et du respect pour mon prochain, fût-il Ministre de la France, de Baie-Mahault ou de Bouliqui.

 Mais, je ne peux souffrir en silence ce qui m’est apparu comme une déclaration de guerre, non pas seulement à moi, mais aussi aux écologistes, aux guadeloupéens qui se sont émus de la pratique de l’épandage aérien dans un pays gorgé de poison pour cent ans.

Quant à l’erreur de droit allégué, elle n’en est point une. Par contre, j’ai relevé deux inepties dans le discours du Ministre Président: il annonce qu’il fera appel de la décision du Juge, en même temps il déclare que l’Etat va rapporter l’arrêté suspendu. Non seulement on ne peut pas faire appel d’une ordonnance suspendant un acte administratif, mais encore, tout recours contre un arrêté rétracté serait sans objet.

 Si je peux concevoir que le Ministre Président soit un chaud partisan de l’épandage aérien, je trouve particulièrement offensant qu’un membre de notre majorité, surtout de cette stature là, se permette de lancer une MOTION DE DEFIANCE à l’égard d’une composante de son groupe avec une telle virulence sans même prendre la précaution de me toucher un mot au préalable, quant à cette divergence»

 

Face à la détermination exprimée par le ministre à rétablir la dérogation qui permet de contourner le principe d’interdiction de l’épandage aérien posée par les lois européenne et française, il nous faut élargir et populariser la résistance, pour la bonne cause.  

Après ce qu’on nous a fait avec le chlordécone, nous n’allons pas laisser refaire le même coup 20 ans plus tard.

 

Harry J. DURIMEL