Bondamanjak

SEININ PORTE CROIX !!!

A l'instar de Jésus de Nazareth, le fils de Dieu, la chanteuse Gertrude Seinin était prête à porter sur ses épaules, la lourde croix qui symbolise l'actuelle misère des artistes martiniquais, torturés par une durable crise du disque , un nan nan créatif qui n'excite que très rarement le public et surtout des "journalistes" qui ne savent pas qu'il faut caresser dans le sens du poil même ceux qui sont chauves. Tout était bien préparé… le salon d'honneur du stade de Dillon avait été grimé comme une cathédrale. Cas très drôle d'ailleurs… On y trouvait des reliques, une retranscription des propos de Monique Osenat, celle qui avait osé oser, des coupures de journaux, des lettres de soutien signées par des artistes solidaires… Gertrude, elle était prête mais surtout parée. Un col roulé vert quelque chose, un pantalon jaune et une veste qui va avec. La conférence commenca avec un peu de retard (32 minutes précisement pour ceux qui veulent modifier l'amplitude du rectum des mouches). Une Première. Cette conférence, qui s'inspire d'une comédie musicale… débute en musique. Tout est là… tambour, micro, des choeurs, le live de la protestation est en marche Victor Treffre donne le bel air… Schéma tactique rime avec "tac pi tac pi tac… tact". Bonjour, nous sommes en Martinique, où rien ne se fait comme ailleurs. Dans la salle, des fans, des notables… La presse frileuse occupe quelques chaises dans le fond. Après l'intro musicale, la table des officiels balance la sauce fièleuse. Le manager de Gertrude lance la danse, on voit un bout du spectacle… les fans encore sous le charme applaudissent à tout rompre. Eh oui, c'est une conférence de presse, d'un nouveau genre… il faudra s'y habituer. GS est dans son jardin, c'est plus Joséphine Baker, elle a le power. Now on voit le sujet criminel de Monique. Les fans sont outrés. Tjip. Tjip…han han…ça sent fort le parfum… ploum ploum, des personnalités arrivent… elles sont sur leur 31 pourtant nous ne sommes que le 15… Purée, on se croirait à la messe… pourtant ce n'est qu'une conférence de presse. Et ça commence à être long. Gertrude prend la parole et délivre son coeur. Elle n'en veut pas à Monique, fille de Dieu et empreinte de la foi chrétienne … elle pardonne et lâche un monumental "Monique je t'aime". Applaudissements. Moun an lè. La chanteuse dans un crescendo verbal enchaîne "que cela se dise et que cela se répande… je rends hommage aux médias". Superbe. Mais rien d'étonnant on sait qu'elle aime les hommages. Après Edith Piaf, Joséphine Baker pourquoi pas les Médias avant Sean Paul. Lol. Les médias en fait en prennent plein la gueule… les journalistes locaux… n'ont pas la carrure pour critiquer le culturel. Sauf Pierre Lucette. Paix à son âme. Pierrot ou pati épi bonm siwo-a… La journaliste de RFO Dominique Legros en perd son jargon… mais la messe n'est pas dite. Le salon d'honneur du stade de Dillon c'est un peu l'Atrium du sportif… et Gertrude est une déesse du stade… elle conclue son réquisitoire avec… un chant religieux véritable cordon ombilical avec Dieu…De quoi décrocher la lune chrétienne. Il faut le voir pour le croire. Ses fans sont éblouis par tant de lumière. Standing ovation.