Bondamanjak

Serge Letchimy, entre nègre fondamental et rémora moderne ?

Le 7 février 2012, la France hexagonale, au cœur de l’Assemblée Nationale, découvre un député Martiniquais apparenté socialiste. Cet homme s’appelle Serge Letchimy, il est l’homme fort de…de la Martinique, l’héritier du poète Aimé Césaire et le chantre de la démocratie participative. Dans l’hémicycle, il devient nègre fondamental. Et cela, il faut reconnaître, son verbe avait tout pour rendre fiers moult Neg Mawon. Oui, ce 7 février 2012, j’ai aimé cette rébellion constructive, ce dérangeant trouble exquis qui remettait clairement en question la vision empreinte d’eurocentrisme  voire d’occentrisme  du monde. Sergio, si je peux me permettre cette errance intime, était devenu notre nous à nous.

Celui qui a dit tout haut sans motus nos mots tus.  Aujourd’hui, une semaine après la griserie orgasmique, on peut se pencher sur cette verticalité guerrière qui ne va pas jusqu’au bout…Sergio, pourquoi reporter la plénière du Conseil régional qui devait avoir lieu le 14 février 2012 ? Pourquoi répondre docilement à cette convocation devant un bureau motivé qui envisage des sanctions programmées. Serais-tu l’âne de la fable de la Fontaine « Les animaux malades de la peste » ? Serais-tu un énième léger prétexte d’un texte englué par un  Goncourt de circonstance, tel un « Manger l’herbe d’autrui quel crime abominable » ?

Je n’ose pas le croire. Néanmoins, je sais que tu sais que la Martinique, la vraie, rêve d’une gouvernance plus vraie pour un jour arrêter de confondre pistache et cacahuète, pour être un jour en phase avec le mot PAYS.

gilles dégras