Bondamanjak

SILON VAN !

Le conseiller général Pierre Suédile, membre du RDM répond à Yan Monplaisir auteur du déjà fameux "Je n'irai pas au carnaval à noël"…

 Au pays de la mauvaise foi et de la mascarade politicienne, Yan Monplaisir est incontestablement roi. Sauf que le roi est nu, surtout quand il tombe son masque… de carnaval.

Voilà un monsieur qui (souvenez-vous en, souvenez-vous en !) hurlait littéralement au loup, lors des débats sur la Loi d’orientation pour l’Outre mer, à la seule idée de l’instauration d’une instance habilitée à formuler des propositions d’évolution institutionnelle et statutaire assortie de la possibilité de consulter les Martiniquais… c’était en 1999-2000.

Voilà un monsieur, le même, qui, d’un coup d’un seul, choisissait pourtant de se vautrer dans le congrès des élus départementaux et régionaux pour se faire, à son tour, le partisan d’une nécessaire évolution institutionnelle et, ce faisant, le défenseur, fiévreux et colérique, d’une tout aussi nécessaire collectivité unique dotée d’une assemblée unique et d’un exécutif unique… c’était en 2001, 2002 et décembre 2003.

Et puis, way mézanmi, voilà que le vidé de la rue Monplaisir se mettait (silon van) à repartir en sens inverse (à l’instar de ses fréquents aller-revenir qui le conduisent à s’accrocher tantôt à celui-ci tantôt à celui-là pour exister coûte que coûte sur l’échiquier politique martiniquais). De nouveau hanté par les zombis de la stagnation et voyant curieusement dans une certaine gauche, à prétention hégémonique, un allié potentiel (peut-être pour des raisons professionnelles !), le monsieur martèle désormais que l’évolution institutionnelle c’est de la Kouyonad. I bon konsa, kité sa konsa ! Après tout, il suffit que les élus se mettent autour d’une table et travaillent ensemble. Il suffit que les deux collectivités se réunissent ansanm ansanm et agissent de concert pour le bien et l’avenir du pays. Et que dénonce aujourd’hui le même monsieur ? Une initiative forte prise par les présidents du Conseil général et du Conseil régional à la demande expresse de leurs assemblées. Les deux exécutifs, sans renier leur revendication d’une indispensable évolution institutionnelle, s’attachent résolument à réduire, autant que faire se peut, les effets paralysants du morcellement institutionnel actuel. Comme en juillet 2003 – c’était sur la question du tourisme et celle du transport -, ils convoquent, le 18 décembre prochain, une réunion commune des deux assemblées pour notamment discuter de deux projets fondamentaux pour la Martinique : le Schéma martiniquais de développement économique du Conseil régional et l’Agenda 21 Martinique du Conseil général. Quoi de plus normal, de plus cohérent et de plus responsable que cette initiative qui témoigne d’un souci de l’intérêt général martiniquais ? C’est pourtant cela qui provoque l’ire du triste sire, dont la seule proposition originale est, par ailleurs, de régler le problème du transport en Martinique par toujours plus de routes et toujours plus de voitures (pour le développement durable, il faudra repasser !). Et cela, quand les deux assemblées viennent de voter, de manière évidemment plus sérieuse, des textes de proposition de loi et de demande d’habilitation pour l’instauration, en Martinique, d’un périmètre unique de transport géré par une autorité organisatrice unique.

Oui, décidément, le roi est nu et n’a manifestement d’autre ressource que d’agir à la manière d’un bouffon ! 

Pierre SUEDILE