Bondamanjak

Tour des Yoles 2006 : la sécurité (3)

Le Tour des Yoles de cette année déroule ses fastes depuis le départ du Robert. A terre, sur la plage d?arrivée, c?est l?hystérie. Aux abords de la commune d?arrivée, des kilomètres de voitures garées sur les bas-côtés, des bouchons interminables pour entrer ou sortir. Sur la mer, la féerie des voiles lumineuses et partout où les yeux se portent, une armada hétéroclite de bateaux suiveurs. L?organisation se plaint en permanence du comportement de certains bateaux de la flottille. Il y a deux ou trois ans, il fut même évoqué la possibilité de supprimer l?épreuve l?année d?après. Cette menace avait déjà été brandie par les organisateurs, à l?égard des Collectivités et des sponsors, accusés de privilégier le Tour et de ne pas soutenir d?autres activités de la société organisatrice. Ce qui est excessif est souvent dérisoire. Il n?empêche que le comportement de certains, de plus en plus nombreux, pose problème. Les bons jours, lors des régates, il y a sur l?eau plus de 400 bateaux, ce qui représente un échantillon statistique pertinent. Cela signifie que la flotte des gens qui suivent le Tour est à l?image sociologique de la société martiniquaise. Il est illusoire de croire ou de laisser croire qu?il devrait y avoir des comportements sur l?eau différents de ceux auxquels notre société est confrontée toute l?année, partout et en particulier sur les routes. Alors, sur l?eau, il y a aussi des mal-élevés, des étourdis, des pressés, des «grosso modo», des gens qui ne connaissent rien à la navigation, à la voile, à la mer. Et puis encore les « soubarou », les « bitaco », les frimeurs et les « m?as-tu-vu ». Les exhibitions de gros bateaux ou de multiples moteurs et celles de jolies fesses. Tous ceux qui, quel que soit l?endroit où ils se trouveront, se feront remarquer par leurs comportements déplacés, en tout cas inappropriés et quelquefois obscènes quand, par exemple, une « cigarette », poussée par quatre moteurs, croise à plein gaz et manque de faire chavirer une yole de Bellefontaine poussée par un 40 CV avec deux pêcheurs relevant leurs nasses. Sans un regard. Alors, même si, à plusieurs reprises, des comportements fautifs ont gêné et gêneront les yoles dans la compétition ou les bateaux suiveurs, il faut continuer à contrôler, à informer, à prévenir. Et il faut aussi sévir fermement lorsque la sécurité des personnes ou la régularité des régates est mise en danger. Sinon, ce ne sera juste que du « badjolaj » ou des formules incantatoires dont on connaît l?inefficacité. Au fait, Joseph Cottrell a gagné l?étape devant Géant/UFR, cet après-midi à St Pierre . Demain : la couverture télé.