Bondamanjak

UN TEST NON-ADN POUR REVELER LA DISCRIMINATION

Des chercheurs américains ont présenté à Lille lors du premier Forum mondial de l'économie responsable sur la diversité et
l'égalité des chances, des tests révélant les éventuels préjugés à l'embauche des employeurs et qui sont désormais proposés aux entreprises françaises.
  Lancé en 1998 aux Etats-Unis par trois chercheurs de Harvard, ce test, baptisé Project Implicit, fait ressortir les préjugés qui nous habitent après une série de questions rapides destinées à identifier nos rapprochements d'idées automatiques.
  "Les résultats sont étonnants. Les gens sont persuadés d'être équitables mais en réalité ils ne le sont pas totalement et surtout ils n'en sont pas conscients", explique Nathalie Malige, PDG de Diverseo, l'entreprise française qui propose des formations à la diversité pour les entreprises.
  "Moi-même, alors que je travaille depuis plus de dix ans sur le thème de la diversité sociale, j'ai eu des résultats qui m'ont surprise", ajoute-t-elle.
  Race, origine, âge, sexe, nationalité ou poids, six tests en français sont d'ores et déjà disponibles pour le particulier sur internet à l'adresse https://implicit.harvard.edu/implicit/
  Les résultats anonymes sont stockés sur un serveur protégé de la célèbre université américaine et serviront aux études sur l'inconscient.
  Ces questionnaires ont révélé aux Etats-Unis que près de 80% des personnes développent des préjugés insconscients, explique Brian Nosek l'un des scientifique qui a établi le test.
  Loin d'être un outil pour accuser des personnes de racisme, les concepteurs "veulent que les entreprises l'utilisent à bon escient pour améliorer leur performance et pour que les recruteurs soient conscients, lors des entretiens d'embauche, de leurs préjugés", a précisé Nathalie Malige.
  Si de plus en plus d'entreprises françaises font aujourd'hui appel à ces services, "le plus difficile c'est de faire passer la pillule des résultats du test aux dirigeants persuadés qu'ils ne sont pas discriminants dans leur politique d'embauche", souligne-t-elle.
  "Cela reste choquant de se rendre compte qu'on n'est pas équitable quand on pense qu'on l'est, surtout en France où la devise place l'égalité et la fraternité au premier plan", analyse Mme Malige.