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Une conjoncture dégradée en 2009

Dans un contexte économique international très dégradé, l’économie martiniquaise n’a pas échappé à la récession en 2009, après une année 2008 déjà marquée par un fort ralentissement. Le conflit social de février-mars a pesé défavorablement sur un tissu d’entreprises déjà fragilisé, notamment dans le BTP et le tourisme.

La consommation des ménages est restée atone, bridée par une dégradation importante de la situation de l’emploi alors qu’elle aurait pu bénéficier d’une inflation modérée (+0,6 % contre +0,9 %). L’incertitude économique et les inquiétudes autour de l’évolution statutaire ont créé un attentisme défavorable à l’investissement des entreprises et des ménages. En outre, la chute des recettes d’octroi de mer a fragilisé les finances des collectivités locales, limitant de fait leurs capacités d’investissement.

 

Au final, l’indice de climat des affaires s’est fortement contracté pour atteindre son plus bas niveau historique. Les effets de la crise ont été durement ressentis jusqu’au quatrième trimestre pour les entreprises du secteur marchand.

La Martinique et la Guadeloupe apparaissent en retard sur le mouvement de reprise observée en Métropole, à la Réunion et en Guyane.

 

Les importations ont été orientées à la baisse du fait des déstockages et de la chute de l’investissement, avec notamment un repli marqué des importations de biens des industries automobiles (-32 %), de biens intermédiaires (-28 %) et de biens d’équipement (-26 %). La détente du cours du baril de pétrole a entraîné la chute de la valeur des importations de produits énergétiques (-38 %).

Le repli des exportations a principalement concerné les produits énergétiques (-37,4 % ; 50 % des exportations) tandis que la diminution des exportations de produits agricoles est restée plus contenue         (-3,3 %) malgré les problèmes logistiques dus à la crise sociale. Le taux de couverture des importations par les exportations demeure structurellement faible à 13,2 % (13,8 % en 2008).

 

 

La situation de l’emploi s’est nettement dégradée. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (DEFM A) s’élève à 39 531 en décembre 2009, soit une progression de    12,7 % par rapport à décembre 2008, portant l’indicateur de chômage à 24,3 %  (+2,4 points sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi se retrouve quasiment au même niveau qu’en 2002.

Dans cette situation économique, la conjoncture monétaire et financière a été caractérisée par la faiblesse de la progression des encours bancaires et par un accroissement significatif du coût du risque. Les principaux marchés des établissements bancaires, à savoir l’habitat des ménages et l’investissement des entreprises, ont perdu de leur dynamisme alors que les risques se sont accrus.


Perspectives 2010 : vers une reprise lente et fragile

Les premiers indicateurs économiques disponibles montrent que l’activité redémarre doucement dans le sillage de la métropole, mais cette reprise sera lente et fragile.
La montée du chômage pèse sur la consommation des ménages, et l’investissement n’est pas totalement reparti.
Dans un environnement clarifié sur le plan institutionnel, la reprise de l’activité économique reste notamment conditionnée par la relance de l’investissement des entreprises, des ménages et des collectivités.