Bondamanjak

Yves Jégo ne le dit pas avec des fleurs

 

 Yves Jégo, l’ex DOM-trotter vide son sac…

Etre débarqué du gouvernement, c’est violent ?
Yves Jégo.
 C’est notre société qui est violente. Même débarqué un peu brutalement, un ministre n’a pas à se plaindre, quand on sait qu’il y a chaque jour 2 000 chômeurs de plus débarqués de leur entreprise dans notre pays. Il faut rester décent… Même s’il est vrai qu’apprendre cela dix minutes avant que ce soit annoncé à la télévision, ce n’est pas très agréable.

Vous n’avez rien vu venir ?
Non. Je n’ai eu aucun signe.

…………

Le président vous a-t-il reproché la gestion du conflit aux Antilles ?
Non. Au contraire, il m’a dit qu’il m’avait soutenu pendant tout ce conflit. De toute façon, il y avait deux solutions : soit je ne m’en mêlais pas, et il y avait peu de chance que ça se règle, soit je m’en mêlais. J’y suis allé avec ma sincérité, et j’assume tout. Le président a pu le constater lui-même la semaine dernière lors de son voyage : la situation aux Antilles est redevenue normale. J’ai évité, dans un affrontement extraordinairement compliqué, une dérive insurrectionnelle qui aurait pu voir le sang versé.

Les békés (descendants des colons blancs aux Antilles) et le Medef sont-ils responsables de votre éviction ?
Je ne cherche pas de bouc émissaire. J’ai dénoncé la violence des rapports sociaux aux Antilles, j’ai dit un certain nombre de vérités, pointé des dérives. Par exemple, j’ai demandé à l’autorité de la concurrence de rendre un avis sur la formation du prix de l’essence. Sa conclusion, qui vient d’être rendue, me donne raison en dénonçant de nombreux excès. Mais j’ai d’excellents rapports avec certains patrons békés, je ne désigne pas une catégorie. J’ai voulu me faire le porte-parole d’un Etat neutre, qui n’ait pas de connivence et qui dise les choses. Je pense qu’outre-mer, il y aura un avant et un après-Jégo.

François Fillon est-il soumis à la pression des patrons békés, comme vous l’aviez laissé entendre pendant la crise ?
Je n’ai pas de preuve ni d’élément précis pour répondre. D’autant moins que depuis que je suis rentré des Antilles en février, je n’ai eu aucun contact avec le Premier ministre.

C’est étonnant, sur un dossier aussi chaud… 
Vous me permettrez de ne pas faire de commentaire. Même si mon retour précipité, à la demande du Premier ministre, n’a pas été sans conséquence. Il est vrai qu’à l’époque, beaucoup ont eu le sentiment qu’à Matignon, la vision de la réalité du terrain était peut-être partielle. Ce n’est toutefois qu’un sentiment.

Fillon a-t-il pesé dans la décision du président de se séparer de vous ?
J’imagine que si le Premier ministre avait souhaité que je reste, je serais encore au gouvernement. François Fillon a été lui-même un ministre viré (NDLR : lorsque Villepin a succédé à Raffarin en 2005, il n’a pas gardé Fillon au gouvernement) et ça ne lui a pas si mal réussi !………..

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