Bondamanjak

ASSEZ !

Assez de mensonges ! Assez de contrevérités ! Assez de menaces ! Assez de blocages institutionnels !
Une fin de crise volontairement retardée
Le vote du 19 février à l’Assemblée nationale aurait pu être l’épilogue d’une crise qui déchire depuis deux ans l’Université des Antilles et de la Guyane. Le vote tant attendu de la loi de transformation de l’UAG en Université des Antilles aurait permis de mettre un terme à deux années d’instabilité institutionnelle de l’établissement et d’inquiétude pour les personnels et les étudiants. Au lieu de cela, plusieurs parlementaires, soutenus par le gouvernement, ont préféré nourrir de vieilles discordes.

Des amendements techniques pour entretenir le chaos

Deux amendements, soigneusement ciblés, cherchent à susciter la défiance entre les pôles. Le premier amendement touche aux modalités de repartition des crédits entre les pôles, le second aux modalités d’élection des vice-­‐présidents de pôles. Dans les deux cas, les deux textes sont suffisamment techniques pour que leur portée échappe à des collègues déjà bien occupés et suffisamment sensibles pour susciter l’indignation à bon compte et entretenir tous les fantasmes. « On va nous imposer notre VP, c’est ça leur autonomie élargie ? »,
« La Martinique siphonne le pôle Guadeloupe », « La Guadeloupe s’emploie à siphonner le pôle Martinique »,…

À ceux qui font un casus belli du retrait du ticket à trois ou de l’inscription des surfaces du bâti dans les clés de répartition, nous posons la question suivante : n’y a-­‐t-­‐il pas contradiction à ferrailler contre le ticket à trois au nom de l’autonomie des pôles tout en dépouillant le conseil d’administration de ses prérogative en termes de gestion des crédits ? Nous pourrions le dire autrement : qu’est-­‐ce qui fait si peur aux opposants au ticket à trois ? Une université forte ? Des pôles solidaires plutôt que désunis ?

Le hold-­‐up manqué du 19 février vire à la prise d’otages

L’ingérence de certains élus régionaux pour limiter l’autonomie universitaire a partiellement échoué le 19 février. Cette ingérence est d’une ampleur inédite. Depuis, l’agitation persiste dans les couloirs et les amphithéâtres de l’Assemblée nationale, du Sénat et de l’université. Admirons à nouveau la concordance des agendas.
Le braquage raté du 19 février vire à la prise d’otages. Ces manières appellent quelques constats et prises de positions : • l’ingérence du politique sur ce dossier est inouïe. L’université devient la chose des politiques au prétexte que les Régions y investissent de l’argent. Dans des régions où les investissements sont sans commune mesure supérieurs, JAMAIS un président de région n’a ainsi essayé de faire révoquer par la rue ou par texte législatif des représentants élus, JAMAIS un président n’a ainsi essayé d’influer – en faveur de sa région – les clés de répartition des crédits… Assez d’ingérence ! • personnels et étudiants n’apparaissent finalement que comme des quantités négligeables.
Chacun se gargarise de l’avenir de la jeunesse, mais quel sera l’avenir de la jeunesse antillaise dans des universités confettis ?
Ces messieurs-­‐ dames se préparent de beaux bureaux, les étudiants, eux, devront se contenter de diplômes au rabais ou d’un aller simple pour la Métropole ! Assez de mensonges ! Les personnels ? Deux ans de pressions voire de menaces qui suscitent craintes et muselle l’expression démocratique dans l’installation d’un climat délétère où seuls prospèrent les casseurs. Est-­‐ce cela que nous voulons pour notre avenir professionnel ?

Le SNESUP-­‐FSU, le SNASUB-­‐FSU et SUP’Recherche-­‐UNSA Martinique ont déjà eu l’occasion d’alerter et de s’opposer à ces dérives. Notre détermination est intacte au service non pas d’intérêts politiciens, syndicaux, financiers mais bien de celui de l’Université des Antilles, de ses personnels et des ses usagers présents et à venir.

L’intérêt général doit prévaloir sur les tactiques et intérêts particuliers des uns et des autres.
Assez de mensonges ! Assez de contre-­‐vérités ! Assez de menaces ! Assez de manipulations ! La responsabilité syndicale est aussi d’informer la communauté. Nous nous y employons.

Frédéric Vigouroux pour le SNASUB-­‐ FSU 972 Michel Tondellier pour le SNESUP-­‐FSU 972 Charles-­‐Christophe Jean-­‐Louis pour SUP’Recherche -­‐ UNSA 972