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CEREGMIA : MEDIAPART et DELEPINE

L’article de F.A #Martinique du 28/04/1/2015 intitulé « Crise à l’Université, Médiapart manipulé » d’ Edouard Delépine est instructif car il nous donne à confronter deux logiques en œuvre, deux métaphysiques. Le choix est clair :

Soit se référer aux faits pour construire une pensée, un type d’homme ouvert, dialectique et donc une société fondée sur l’équité.

Soit se refermer sur son petit quant à soi, son monde de relations réelles ou supposées par flatteries, flagorneries un monde de l’apparence au détriment de la construction d’un soi cohérent, d’une société consciente de son rôle social.
L’affaire « #CEREGMIA » vient-elle de l’élection de Mme MENCE CASTER à la présidence de l’Université des Antilles et de la Guyane en Janvier 2013 ?
L’affaire, rappelons le, prend sa source dans les différents rapports des autorités de tutelle et des partenaires européens, bien avant 2013 avec des prolongements en 2014 et jusqu’à ce jour.
Venons-en à la structure de la défense, non devant les juges, mais devant l’opinion de l’auteur de la diatribe, défenseur zélé de Fred #Célimène, mais que de maladresses : désarroi…
Evoquer à ce propos la scission de l’Université à ce propos n’est-elle pas une manière de pare-feu pour détourner l’attention ? Mélange des genres sans influence sur le déroulement de la dite affaire. Interrogeons-nous cependant sur cette allégation : «… ceux qui ont mis un demi-siècle à construire l’Université des Antilles et de la Guyane ». On devrait en fait véritablement s’interroger sur ce déni de réalité concernant l’exclusion de fait, depuis toujours de la Guyane à l’alternance de la présidence, et pas seulement.
Il serait instructif alors de lire « Albert Beville, alias Paul NIGER » de Ronald SELBONNE qui indiquait déjà les conditions d’une fédération Antilles-Guyane cohérente…C’est ça l’Histoire avec un grand H.
On propose aussi de remettre en cause la suspension des professeurs en évoquant une première et pire « Vichy » pour créer la peur, le régime de Vichy, rien que cela, revoilà les nazis , …et L’Amiral Robert… que bien peu connaissent aujourd’hui. Que d’exagérations dans l’outrance ! Cela ne peut que se retourner non contre le thuriféraire mais contre ceux qu’on pense ainsi défendre. Et pourtant, il y a déjà eu des suspensions de Maître de Conférence à l’Université des Antilles et de la Guyane…
Mais la partie la plus drôle, si on peut dire, venant d’un historien, est ce mélange d’histoires, de flatteries relationnelles supposées ou crées de toute pièces par accointances proches ou lointaines, mais à structure de conte prélude à l’estocade finale.
L’appel à François Maspero, et au livre d’Edwy #PLENEL « L’épreuve » qui lui est dédié a retenu notre attention.
Citons Delépine, citant Plenel « …plaidoyer pour le respect qui s’impose à des amis y compris dans l’expression de leurs divergences. »
Heureux les justiciables qui disposent d’amis si puissants ; mais Edwy Plenel est comme son père, pour une autre idée de l’homme, de l’humanisme réel défendu par Aimé Césaire. Non une vue de l’esprit, mais une pratique inaliénable.
D’ailleurs, par anticipation, miracle de la nature, il a répondu le 11 avril 2015 à Delépine, jour du décès de François Maspero, éditeur de tant de défenseurs déshérités dont notre Frantz Fanon, martiniquais-algérien entre autres.

Ecoutons Edwy Plenel sur sa conception de l’homme, de l’amitié…décrivant Maspero.

« Une vie de résistance surtout, aux injustices comme aux impostures. »
Et encore «Loin des plaintes souffrantes qui font des postures de victimisation, trop souvent aveugles aux autres et au présent, il avait tiré de cette empreinte familiale une injonction d’action et d’engagement, dans la fidélité aux refus essentiels. »
Citons encore à propos de l’amitié : « Au delà de l’amitié François MASPERO était, pour MEDIAPART, une figure tutélaire, à la fois protectrice et inspiratrice, nous rappelant que les combats ne vont pas sans blessures et que l’on gagne toujours à ne pas céder sur l’essentiel ».
Quelle leçon de vie et d’engagement, dans la droite lignée de Frantz Fanon dans « Les damnés de la terre » : « …la revendication de l’intellectuel colonisé n’est pas un luxe mais exigence de programme cohérent ». Mais aussi « Le problème est de savoir… la conception qu’ils se font de l’avenir de l’humanité. C’est cela qui compte. Tout le reste est littérature et mystification. »
Pour terminer l’appel à n’y voir qu’un conflit « gran sanblé » avec le Parti Progressiste Martiniquais et Ensemble Pour une Martinique nouvelle est à mon un humble avis un pare-feu dangereux, véritable boomerang. Où est le devenir de l’homme dans cette tentative de dénigrement clanique d’un homme droit qui n’a pas cédé aux soit disant liens d’amitié ? L’amitié n’est pas unilatérale.

A P