Bondamanjak

Kiss My Assises…ne me dis rien je sais déjà tout de toi

« Ces Assises devront être un temps d’expression, de mobilisation, de solutions nouvelles. L’Etat accompagnera les territoires dans leurs défis communs et spécifiques. Ces Assises sont aussi l’occasion de redonner la parole à tous ceux qui ne la prennent plus (…) Le gouvernement est mobilisé. Un rapporteur général sera choisi pour ses compétences et sa connaissance des Outre-mer, avec une équipe dédiée. La démarche sera large et participative ».

C’est Annick Girardin, ministre des Outre-mer qui parle. C’est beau, lavé avec Mir Laine. Une vingtaine d’élus (es) des ex colonies avale avec style ce blablabla comme un ostie hostile Seul hic, il y a 8 ans, on avait déjà entendu le même refrain à la con. En février 2009, la cocote minute ultramarine explose comme un volcan de type péléen. Nicolas Sarkozy convoque, en pleine crise quasi insurrectionnelle les états-généraux pour refaire l’outre-mer. Prétentieuse précipitation. La crise n’est pas conjoncturelle, elle est systémique. Mais ça il faut vivre dans cette mangrove et manger du migan pour le savoir. La Bwanalisation de l’analyse de la situation va encore faire chou…blanc. Les états généraux de l’outre-mer, sont censés mettre à plat tous les problèmes qui s’y posent. Lol. La majorité des organisations syndicales n’y participeront pas. Et René Lévesque aura encore raison : « Une population dont le territoire est planifié par d’autres, aménagé par d’autres, géré par d’autres, exproprié par d’autres et au profit des autres est réduite à l’insignifiance ». ON pense régler le cas de ces territoires lointains mais garants de la grandeur géopolitique de la France en quelques coups de cuillères à pot.
Manque de peau, ON a tout faux. Désignés comme la «plus grande consultation jamais réalisée en outre-mer», ces états-généraux sont dans le prisme loli du délégué interministériel Patrick Karam … « un moment historique aussi important que la départementalisation en 1946».
Un moment historique que ces brasseurs d’air vont bâcler entre mi avril et fin juin. La suite on la connaît. Un chantier poudre aux yeux dont on ne verra même pas la pose d’une bluffante première pierre. La lave de la colère des populations s’étant refroidie sur les rampes du chaudron volcanique. Nique. Vive Vaval . Vive les jouets sombres à leur propre carnaval. 2012, la France change de veste. Nicolas passe le fardeau à François. Oh malheur.
Ce dernier découvre la notion de l’égalité réelle. Bon sang mais c’est bien sûr. Liberté, Egalité, Fraternité. Au « pays » du bokit c’est un beau kit qui nourrit le malaise grandissant. Et en 2017, au coeur du plus belle op marketing du siècle, la flesselisation du discours étatique a aujourd’hui le mérite d’être clair : «Il y a un drapeau, un pays, un hymne». Pour ceux et celles qui n’ont pas compris. Le drapeau c’est le bleu, le blanc, le rouge. Le pays c’est la France. L’hymne c’est la Marseillaise. Et la vaseline assure le lien social. Aussi…

Ne me dis rien
Je sais déjà tout de toi
De l’endroit d’où tu viens
Là où tu vas
Ne me dis rien
Tous les mots sonnent un peu faux
Ce sont des petits riens
Rien que des mots

Dans ces bouts résidus de l’empire coloniale français, l’abstention a franchi allègrement sous l’ère #Macron, la barre des 70 % laissant les urnes vides comme des burnes diurnes. Et pourtant ça ne dérange personne. Surtout pas nos élus rémoras. Eh oui…un jour, la raie m’aura. Elle nous pissera à la raie. Si ce n’est déjà fait. Ban mwen an ti bo…Kiss my Assises.

gilles dégras