Récemment, j’ai eu l’occasion d’assister en Martinique à un procès de haute volée aux Assises au Palaisde justice de Fort-de-France la ville chère à Émia Eriasec.
Dans un procès d’une telle importance, la présence d’un linguiste créolophone aurait été d’une grande utilité. La bâtonnière Murielle Renar-Legrand aurait pu suggérer cette nécessité au coeur d’un territoire qui revendique et patauge quotidiennement dans son bain moussant de spécificités. Mais bon…on ne va pas encore tirer sur une ambulance humaine. On risque de traiter pour la énième fois Bondamanjak de média harceleur. Lol.
Aussi, lors de l’audience, on évoque une phrase en créole émise par la victime Albert Drané.
« …I DWET PAKA MANJÉ BYEN »
La signification de cette phrase créole dépend évidemment du contexte. É-VI-DEM-MENT. Sans aspérité intellectuelle, elle donne en traduction littérale française : « « …Elle ne doit pas bien manger ». Ce qui peut-être dû à son alimentation. Là, on est alors bien loin du sens voulu par son auteur. D’autres significations, d’autres interprétations, sont possibles.
« …I DWET PAKA MANJÉ BYEN » peut vouloir dire que c’est une femme de caractère, une femme qui ne rigole pas et surtout une femme qui n’accepte pas qu’on lui manque de respect. Qu’on lui marche notamment sur les pieds. Mais il y a une autre interprétation qui n’a pas été évoqué lors de ce procès et c’est grandement dommage car c’est certaine le sens qui se rapproche le plus de la réalité.
« …I DWET PAKA MANJÉ BYEN » signifie également : « …ELLE DOIT ÊTRE BONNE AU LIT ». Sans commentaire mais comment taire ?
gilles dégras