Bondamanjak

L’heure de nous-mêmes a t-elle sonnée ?


Kéziah ne va pas mieux. Kéziah ne va pas bien. Mais heureusement il se reconstruit avec autour de lui l’amour de sa famille et de ses amis, nombreux.

Kéziah a été sauvagement agressé le 16 juillet 2020 à Fort-de-France en Martinique par les forces du désordre et il s’en est fallu de peu qu’il perde la vue et même la vie. 

Sa mère Madly a eu lors de cette agression  le bras cassé et le procureur de la République s’est félicité du comportement des gendarmes qui à cinq sont tombés sur Kéziah et l’ont frappé, frappé et encore frappé comme on ne frappe pas un animal…Kéziah dont le seul tort était d’être présent ce jour-là devant le commissariat comme il a été le 3 juin ou en début  d’année devant le palais de justice pour accompagner et soutenir ses camarades militants contre l’empoisonnement des Martiniquais au chlordécone et le silence accablant de la justice coloniale suite à la plainte jamais instruite ici comme en France. 

Mais Kéziah n’a pas peur. Et ses camarades non plus. Le soutien unanime de la Martinique lui est acquis. Le 27 août 2020 il sait qu’il ne sera pas seul devant la machine aveugle et sourde qui donne toujours raison aux mêmes.

Mais cette fois ci, ni le harcèlement policier, ni les menaces du procureur ne pourra rien contre la marée humaine déterminée à faire respecter les droits de l’homme noir dans ce pays.

Rien ni personne ne pourra freiner ni bloquer ce besoin de justice réclamé depuis tant de temps. Les empoisonneurs ont peur.Non pas parce qu’ils doutent du soutien du gouvernement, du procureur, ou du préfet.  Que nenni.Ils ont peur parce que eux connaissent l’histoire de la Martinique.  Et eux savent intimement que chaque fois que l’île a basculé dans une violence innommable mais légitime donc méritée c’est à la suite d’une injustice !Est venu donc le temps de la justice.