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Que s’est-il passé à la réunion du mardi 29 janvier 2013 ?

Par Bertrand Cambusy

Le mardi 29 janvier 2013 à 14 H 30, une rencontre était prévue à la Direction de la Mer à Fort-de-France en Martinique entre Olivier MORNET, Directeur de la Mer, une délégation de marins-pêcheurs parmi lesquels Elie EUSTACHE-ROOLS (pourtant suspendu provisoirement en sa qualité de président du SAPEM, suspension que le responsable provisoire du Bureau du SAPEM a signifié à la Direction des Affaires Maritimes qui ne saurait par conséquent l’ignorer) et des élus régionaux et généraux.

On constate qu’il y a eu, une fois de plus, tentative, de la part des services de l’Etat, de faire un amalgame entre la délégation au ministère des outre-mers et les personnes qui doivent poursuivre les discussions sur la mise en œuvre du protocole d’accord.

1) Au prime abord, hier après-midi, les responsables des affaires maritimes ont tenté alors qu’ils ont été dûment informés de la suspension du président du SAPEM de me demander alors que je ne suis pas représentant provisoire de ce syndicat des documents qui attestent de la décision de suspension prise par le bureau du SAPEM…

Or, il n’appartient pas aux affaires maritimes de s’immiscer dans les affaires d’un syndicat.

2) S’agissant de la réunion elle-même il y a une confusion ou une interprétation partisane de l’Etat qui tente de faire croire que l’article 16 du protocole d’accord qui prévoit la mise en place d’un comité de suivi composé des signataires de ce protocole ne doit comprendre en son sein que les personnes qui ont signé physiquement alors qu’en réalité, ces personnes ont signé au nom d’une organisation.

A suivre l’argumentation de l’Etat, on peut se demander ce qui se passerait en cas de décès d’un des signataires par exemple ? J’estime pour ma part que la poursuite des discussions sur le protocole d’accord doit être faite avec les personnes qui se trouvaient à la table des négociations.

Notamment, on peut à bon droit se poser la question de la contribution d’Olivier MARIE-REINE dans l’adoption d’un protocole d’accord qui est né d’un mouvement de grève pour lequel il a appelé les marins-pêcheurs à ne pas y participer et alors même qu’il n’a pas été présent à la table des négociations et n’est apparu qu’à la fin du mouvement de grève pour simplement apposer sa signature sur le protocole d’accord.

De plus, la Direction de la Mer et les élus ne peuvent organiser une réunion avec la présidente d’un syndicat minoritaire – pour rappel Marie ADEMAR a perdu les élections – et un président d’un syndicat provisoirement suspendu, en m’excluant de la réunion alors que le SAPEM (dont je suis le fondateur et membre du Bureau) est majoritaire.

Enfin, alors que j’ai été seul à être assigné et à assumer devant les tribunaux pour le blocage du port qui a joué un rôle déterminant dans le dénouement du conflit, je dois pouvoir continuer à discuter des modalités de mise en œuvre du protocole d’accord.

Ma présence aux différentes réunions prévues par le protocole d’accord est par conséquent parfaitement légitime.

3) Pourquoi ce refus de me laisser entrer à la réunion du 29 janvier 2013 (comme ce fut le cas le 15 janvier 2013 au ministère des outre-mers) ? Parce que je suis l’œil attentif et vigilant de l’ensemble des marins-pêcheurs, d’où la volonté de m’écarter pour régler entre amis cette situation…

Le 29 janvier 2013 j’ai réclamé et obtenu après maintes tergiversations l’ordre du jour de la réunion. Il a en effet fallu 45 minutes pour qu’enfin, après tractations entre l’Etat, les collectivités présentes ou représentées, le SIMPM et le président suspendu du SAPEM, le document réclamé me soit remis. La question qui se pose est pourquoi tant de tergiversations pour remettre une convocation ? Parce que dans la convocation l’objet principal était de discuter du versement de l’aide d’extrême urgence de l’Etat non pas comme cela avait été discuté pendant la grève mais de l’attribuer aux pêcheurs du FRANCOIS, dont sont originaires Olivier MARIE-REINE, président du comité des pêches, et Elie EUSTACHE-ROOLS, pêcheur du FRANCOIS et par conséquent potentiel bénéficiaire, alors qu’à l’origine, à l’issue des négociations, il avait été décidé une aide d’extrême urgence pour tous les marins-pêcheurs.

Depuis mon retour de France, je n’ai cessé de clamer qu’il y a des personnes qui se battent pour leurs intérêts personnels et qui ne veulent pas que l’ensemble des marins-pêcheurs bénéficient des aides d’extrême urgence.

Les faits m’ont malheureusement donné raison.

En effet, dans la convocation à la réunion du mardi 29 janvier 2013 à 14 H 30, il est clairement indiqué que ce sont les marins-pêcheurs concernés par l’arrêté du 30 novembre 2012, le dernier arrêté pris par le Préfet, qui bénéficieront de l’aide d’extrême urgence.

Pourtant, lors de la réunion du 28 janvier 2013 à 8 H 30 au Grand Carbet du Parc Floral, Olivier MARIE-REINE et Marie ADEMAR avaient certifié que l’ensemble des marins-pêcheurs seraient concernés et obtiendraient l’aide d’extrême urgence.

Or, ils avaient la convocation (qui date du 22 janvier 2013) en main…

Ils ont par conséquent menti en toute connaissance de cause aux marins-pêcheurs !

4) La réunion a été annulée car Marie ADEMAR en difficulté suite à la lecture aux marins-pêcheurs présents de l’ordre du jour qui concernait la répartition des aides d’extrême urgence au profit des marins-pêcheurs du François seulement, a décidé de quitter la réunion au prétendu motif qu’elle avait un ordre du jour qui a été modifié.

Ainsi, si la réunion ne s’est pas tenue c’est uniquement à cause du départ de Marie ADEMAR, car ma présence à cette réunion avait été acceptée !