Pour cette SDF que les années ont buriné, il vaut mieux poser sa natte à l’aéroport Aimé Césaire qu’a FDF. « C’est beaucoup plus sécure…et on ne risque pas de se faire dépouiller le peu qu’on a et connaître le pire …si vous voyez ce que je veux dire ».
Pas évident pour elle de libérer la parole. La honte perle quelque fois fois à la commissure de ses lèvres. Et vous êtes là à écouter cette femme qui retient ce qui lui reste de dignité. Eh oui elle est à la porte d’entrée et de sortie de la Martinique cette île chère à Émia Eriasec. Son cahier d’un retour au pays natal contient des pages vides et des pages qui ont été déchiré. Sa déchirure à elle, est profonde comme un plaie béante.
Elle s’organise, elle sait où trouver de l’eau. Un robinet, un cabinet pour rester propre dit-elle. Elle prend le TCSP pour se déplacer ou elle y va à pied. Pour marcher. Elle appelle ça le TCSPIED. Elle trouve ça drôle. On parle mais je sens que ça l’agace.
Pour une fois que quelqu’un, l’écoute sans dormir sur ses deux oreilles, elle trouve ça bizarre. Suspect.
Rassurez-vous, je ne vais pas vous prendre en photo, ni filmer. Vous pouvez le faire…mais de loin…de loin…vous ferez comme ça. Elle est lucide.
Un peu comme René C. René…ce philosophe de l’année 1984. Lycée de Bellevue. René qui lui aussi marche entre carrefour martienne et carrère pour oublier qu’il marche.











