Voilà la question et surtout la réponse qui a déclenché une nouvelle fois l’ire et le délire du Groupe Bernard Hayot (GBH).
Le groupe GBH a été contraint de publier ses comptes, par injonction judiciaire,
son dirigeant Stéphane Hayot a déclaré que la performance économique de son
groupe était très inférieure à celle observée pour les grands groupes du Cac 40,
quelles analyse faites-vous de ses comptes désormais rendus publics ?
Cette affirmation est aussi inexacte que choquante. J’ai pu en effet examiner et analyser en détail
non seulement les comptes consolidés du groupe GBH mais aussi ceux de la Holding qui
contrôle l’ensemble des entités de GBH, contrôlée par Bernard Hayot lui-même. Factuellement
et objectivement, il résulte de mon analyse, que GBH est l’un des principaux contributeurs à la
vie chère dans les territoires d’Outre-mer et notamment à La Martinique, en Guadeloupe et à La
Réunion, par une pratique de marge très élevée au regard de celles du secteur, et du fait d’un
pouvoir de marché dominant sur le marché de la grande consommation que d’ailleurs le rachat
de Vindémia en 2020 à décuplé.
Plus précisément avec un Chiffre d’affaires consolidé de près de 5 Milliards d’€ en 2023, dont 2
Milliards réalisés uniquement à La Réunion, 800 Millions à La Martinique et 750 Millions à La
Guadeloupe, GBH réalise une performance très singulièrement élevée, avec une marge
commerciale de 1,7 Milliard d’€, soit 35% du chiffre d’affaires, là ou le taux de marge du secteur
de la distribution est de 20% (selon l’INSEE). Le bénéfice net part du groupe ressort quant à lui à
227 Millions d’€, soit 4,6 % du Chffre d’affaires là ou il est de l’ordre de 1,5 à 2% dans le secteur
( le groupe Carrefour est à 1,8), GBH réalise ainsi près de deux à trois fois plus de bénéfice
rapporté à son CA que les groupes de même profil.
Quant à La Holding du groupe GBH (contrôlant près de 300 sociétés filialisées) à elle seule, a
réalisé en 2023 un chiffre d’affaire de 90 Millions €, et un bénéfice net de 139 Millions d’€. Avec
des capitaux propres à hauteur de 924 Millions d’€, elle dispose d’une réserve de 900 Millions
d’€ (bénéfices accumulés à date).Ses actionnaires (Bernard, Stéphane et Rodolphe Hayot), se
sont distribués ensemble des dividendes à hauteur de 8 Millions d’€ en 2023, et 19 Millions en
2022 . De plus l’opération de rachat de Vindémia par GBH, a conduit objectivement à un
renforcement très significatif du niveau de concentration du marché, clairement défavorable au
pluralisme concurrentiel.
A la lumière d’une analyse objective des comptes consolidés du groupe GBH, non seulement
celui-ci se trouve bien en situation de domination de l’économie de la plupart des territoires
d’outre mer notamment à La Réunion ou en Martinique, ou il totalise de 45% à 50% des
dépenses de consommation courante des ménages (alimentaires, équipement de la maison et
de la personne, sport, bricolage, voiture, …), à La Martinique, en Guyane et à Mayotte, mais ses
comptes montrent clairement une pratique de marges très supérieures à celles observées dans
le secteur de la distribution. Une pratique rendue possible par son pouvoir de marché, lequel à
été décuplé par les effets de l’opération de rachat de Vindemia, lui aussi considérable et
dominant au regard de celui de ses concurrents mais aussi de ses fournisseurs.
Les résultats financiers du groupe GBH établissent donc par eux-mêmes que cet acteur est l’un
des principaux contributeurs à la vie chère en Outre Mer, par sa domination excessive de
l’économie des territoire ou il est implanté et son exercice tout aussi excessif du modèle
économique de la grande distribution et notamment de ses marges, en particulier les marges
arrières.