Chaque semaine en Martinique, défiant les lois de la modernité télévisuelle une équipe de bras cassés nous impose dans la forme et dans le fond un registre dépassé et un discours compassé.
Il n’y en a pas un pour sauver l’autre. C’est à qui mieux mieux récitera la fiche Wikipedia qu’il aura apprise par cœur quelques instants à la télévision ou dans un site d’intelligence artificielle.
Résultat : une bordée de lieux communs, un cortège de clichés éculés…
A bord de ce vaisseau fantôme des années 70 , trois soi-disant, chroniqueurs dirigés par un soi-disant animateur enfilant des perles noires de l’ignorance et de la bêtise avec un air satisfait, entendu et plein de lui-même.

Par qui commencer ?
Par ordre croissant de médiocrité, je dirais le dénommé Marajo .
La forme d’abord. En permanence satisfait de lui-même , le sempiternel air du sachant qui ne sait pas qu’il ne sait rien débite des fadaises grosses comme sa tête et son nez.
C’est monsieur je sais tout, agrégé d’économie, docteur en sciences politiques, Maître de conférence en tout genre, il affirme d’un ton docte des banalités et souvent des incongruités sous l’oeil impassible mais admiratif de sa petite troupe. Le ton est péremptoire, l’air martial, et la cervelle complètement vide.
Ensuite en face de lui, pérore un sombre tenant de la caste béké produisant à chaque émission un incalculable nombre de stéréotypes d’un autre temps, exacerbant, sans se rendre compte, un sentiment de rejet total pour la cause qu’il croit naïvement défendre avec talent : tous békés !
Mais le pompom est bien l’inénarrable Dowling-Carter à terre ! Gérard ment vu ça.
C’est lui le plus content de tous, de lui-même et c’est pas peu dire. Cet ancien avocat dont personne ne comprenait rien à ce qu’il énonçait dans ses plaidoiries : un festival de borborygmes ou de glougloutements enrobés des volutes enmagasinées dans un cervelet peu soulagé, fatigué avant l’âge. Et il pense et cela se voit dans son regard fatigué de se mirer dans le miroir déformant de sa bêtise grasse voire crasse et il pense qu’il est le meilleur alors qu’il transpire le pire et il pense que tout téléspectateur qui, par hasard, tombe sur ses indigentes élucubrations reste interdit d’admiration devant tant de flamboyances.
Quand en plus vous l’entendez systématiquement défendre la caste dont toute sa vie il a été le fidèle et zélé serviteur, tous békés, tous békés, tous békés, vive Bernard, vive Joséphine de Beauharnais, vive Despointes, à faire mourir de rire dans sa tombe le grand Fanon et mourir de honte le grand Manville.
gilles dégras