La vérité sort de la bouche non pas des enfants mais des juges eux-mêmes !
Sortons des clichés, de grâce !
Et essayons d’innover !
Donner la parole à des militants ou à des avocats militants est trop facile, on répéterait des clichés éculés d’un autre temps.
Voyons plutôt à l’intérieur de la machine, dans la tête de ceux qui rendent la justice à la Martinique, ce qu’ils en pensent, ce qu’ils en disent.

A l’occasion de la visite du Conseil Supérieur de la Magistrature qui a eu lieu le 24 mars 2025, donc hier, la section régionale de la Martinique a rédigé un document intitulé : Regards critiques de la Justice à la Martinique.
Bigre, je n’en reviens pas. Il m’a fallu 2 lectures pour bien comprendre ce que mon cerveau avait déjà compris à la première lecture mais pour éviter de tomber dans la caricature et le jugement sommaire, j’ai relu, caramba.

1er chapitre intitulé : DES JURIDICTIONS DÉSTABILISÉES ET FRAGILISÉES.
Le tribunal judiciaire comme la cour d’appel de Fort-de-France sort de deux années difficiles ayant eu a « absorber » de fortes tensions en externe et une crise institutionnelle interne.
Les magistrats siégeant aux audiences pénales ont été ainsi fortement exposés à l’occasion des fréquents procès dit « sensibles », précédés ou suivis d’émeutes, d’attaques du tribunal, de tirs à balles réelles et de menaces parfois « ad nominen « , rendant les audiences difficilement supportables.
Bondamanjak va maintenant jeter un œil critique sur le regard critique du syndicat :
Deux années difficiles ? Et que font-ils des audiences de 2020 et 21 où les 7 d’Oceanis ont été traités comme des dangereux criminels ?

Que dire de toutes ces audiences qui se sont passées pendant ces cinq dernières années où le tribunal transformé en Fort Chabrol, avec des CRS à l’extérieur et à l’intérieur de l’enceinte judiciaire, révélant ainsi une appréhension reposant sur un imaginaire grandement colonial : Ces nègres sont brutaux, violents et montrons leur qui commande dans ce pays !

Les mots ont un sens et quand le syndicat dit que le Tribunal judiciaire a eu à absorber de fortes tensions en externe, que dit-il ?
Les synonymes d’absorber sont engloutir, ingérer, ingurgiter, dévorer.
Le syndicat dit en réalité qu’ils étaient bouffé, obsédé par ces tentions. Mais pourquoi donc ces appréhensions ?
Lorsque le tribunal de Fort-de-France, ville chère à Émia Eriasec, a annulé la procédure des 7 d’Oceanis le 5 avril 2023, est-ce à la suite d’ « émeutes », d’attaques du tribunal, de tirs à balles réelles, de pressions »où est-ce que tout s’est bien passé car tout simplement pour la première fois depuis des années des hommes étaient jugés sans préjugés en respectant le code de procédure pénale, en respectant les avocats de La défense et en respectant les prévenus ?
La réponse est dans la question !

Mais Mme Taron a considéré que ce n’était pas conforme à la tradition coloniale et a fait appel !
Et comme on dit en créole : tout jé sé jé mé mété an bwa an bonda makak pa jé…
Les audiences difficilement supportables. Mon commentaire c’est : La faute à qui ?
A kilikiki peut-être ?
Puis, vient un paragraphe dans cette brillante analyse critique sur la justice qui vaut son pesant de cacahuètes, le voici :
A ce contexte anxiogène, s’est ajoutée la crise interne consécutive à la mise en cause de la présidente du TJ contribuant à créer en interne un climat délétère et à renvoyer l’image d’une « justice corrompue » à la population locale qui a vu un nouveau motif légitime de perte de confiance. Re bigre, re caramba, re damned !
Il y a eu donc une crise interne ?
Il y a eu donc une mise en cause de la Présidente du TGI?
Elle aurait eu une position ambivalente ?
Ah bon, sérieux ?

Enfin, et la présomption d’innocence qu’en faites vous mesdames et messieurs du syndicat ?
Mme Gonnet a été victime d’un complot, d’une véritable machination et heureusement que ceux qui ont eu à la juger ont fait preuve de délicatesse, d’impartialité et de mesures.Résultat : elle a été promue à la cour d’appel de Versailles, 3 points c’est tout…
« Justice corrompue » ? Tout de suite les grands mots. Allons allons, je dirais plutôt petits arrangements entre amis.
C’est pas beau tout ça, ça sent pas bon tout ça.
Trois chapitres plus loin, le pompom, que dit le syndicat ?
La Martinique est un territoire où l’histoire coloniale est omniprésente dans les discours, dans les postures, dans les médias. Cette situation a pour conséquence une certaine confusion dans les esprits sur le fonctionnement de la justice et ses liens supposés avec la Préfecture (comme au temps des gouverneurs)
Oups : Là, je ne trouve même plus les mots ! Tant de lucidité, tant de clairvoyance, tant de discernement. MERCI, je n’en demandais pas plus pour satisfaire mon besoin de compréhension de toutes ces méchancetés délivrées dans un enceinte judiciaire par des hommes en robes rouges qui rendent la justice au nom du peuple français
gilles dégras
Une dernière question : quelle était la couleur de la magistrate qui a présidé l’audience et consacré la nullité de la poursuite des 7 d’Oceanis ? Et quelle était la couleur du Président qui a condamné, châtie et envoyer en prison les mêmes 7 d’oceanis ?