
Qui n’a pas encore vu FANON ? C’est une bonne interrogation. En France le pays des doigts dans l’homme noir, la question est tabou comme beau. Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge !
Face aux salles obscures capables de mettre en Lumière la vie de ce psychiatre révolutionnaire, il y a trois tribus, les Manja, les Manlé et les Manké.
Les Manja sont les 200 000 paires d’yeux qui ont déjà vu ce biopic réalisé par Jean-Claude Barny. Les Manlé ont eux la volonté. Le film FANON lui a les moyens de plaire à un public qui a une soif de savoir. Mais surtout une insoutenable soif de fierté. Une fierté qu’il retrouve dans l’œuvre de ce psychiatre révolutionnaire originaire de Martinique. Ce scientifique qui parlait à l’oreille des « fous ».

Les Manké, si l’envie n’est pas un acte manqué, sont ceux qui peuvent garantir l’avenir et le futur de ce film socle. C’est là le nouveau pari du réalisateur Guadeloupéen qui vit en Afrique. Un pari capital ici à Paris et ailleurs.
gilles dégras